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Fiche film : Adieu les cons

Pour Adieu les cons, Albert Dupontel avait envie d’une tragédie burlesque, tout en commentant, à sa façon comme toujours, le monde qui l’environne : « Pour cette histoire, je suis parti de l’idée d’opposer deux « combles », quelqu’un qui veut vivre mais qui ne peut pas, à quelqu’un qui pourrait vivre mais qui ne veut pas. »

Adieu les cons (2020)

Réalisateur(s) : Albert Dupontel
Avec : Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié, Jackie Berroyer, Philippe Uchan, Michel Vuillermoz, Bouli Lanners, Terry Gilliam
Durée : 1h27
Distributeur : Gaumont Distribution
Sortie en salles : 21 octobre 2020

Résumé : Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans.
Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable.

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  • Avis : Il faut tout d’abord comprendre que les cons du titre et bien c’est vous, c’est moi. Un nous finalement pas compliqué à saisir et ce même si l’on n’a pas (encore) vu le dernier Dupontel. Adieu les cons est en effet un joli doigt d’honneur asséné sur 1h27 à ceux qui se précipitent sur le PQ par temps de pandémie, à ceux qui suivent la meute 2.0 dès que quelqu’un crie au loup derrière son écran (de fumée), à ceux qui pensent que la liberté d’expression doit être soluble dans la religion (on vous laisse continuer si vous le souhaitez dans l’espace commentaire ci-dessous)… À l’image de son affiche, Adieu les cons est une fuite en avant vers un futur peu reluisant. Mais avant d’en arriver là, autant se taper une bonne toile et que l’on vous explique comment, pourquoi et avec qui.
    À l’évidence, Albert, le cinéphile compulsif, a voulu reprendre pieds sur quelque chose qui lui ressemblait un peu plus que la superproduction Au revoir là-haut qu’il ne renie pas bien entendu, mais pour laquelle on a bien senti une certaine gêne aux entournures. De celles qui vous obligent à des concessions propres à dénaturer les fondations mêmes de votre cinéma. Avec Adieu les cons, Dupontel semble en effet revenir à ces recettes inspirées qui lui ont permis de concocter 9 mois ferme. Son plus bel accomplissement à date. Un mélange détonnant entre une dialectique néo-punk qu’il va sourcer en mode soft du côté de  Bernie ou d’Enfermés dehors, et l’amour vache de son prochain lui permettant de rentrer dans le lard avec toujours cet humour noir asséné au scalpel qui lui sied à merveille. Pour cela, il s’appuie sur une histoire pas totalement déconnectée avec une réalité des plus crues et vulgaires qu’il va adouber au sein de son univers où se côtoie onirisme poétique, poésie de l’absurde et surréalisme en trompe-l’œil.
    Il y est en effet une nouvelle fois question de (recherche en) maternité, de mise à mal des croyances basées sur des clichés ou stéréotypes endémiques forgées par la société pour un résultat final qui n’a jamais été aussi radical que dans Adieu les cons. Un final en forme de clin d’œil à « Bonnie and Clyde » qui vient quelque part asséner le coup de grâce envers une humanité pour laquelle il n’a plus que l’estime de l’anthropologue reconnaissant. Ce qui ne l’empêche pas par ailleurs de nous faire une nouvelle fois le cadeau d’une mise en scène arrivée à maturité et blindée de coups de coude cinéphiles complices. Sans omettre cette assurance dorénavant prise à diriger sa « leading lady », une Virginie Efira pour qui il n’a pas hésité ici à faire passer une audition et qui se révèle être une partenaire encore plus idéale et idéalisée que l’avocate Sandrine Kiberlain engrossée une nuit de beuverie par Bob, le criminel tendance psychopathe dans 9 mois ferme. Et puis il y a comme de coutume ce bestiaire de trognes en seconds couteaux magistraux qui n’a son pendant nulle part ailleurs aujourd’hui sinon dans le cinéma de Bruno Podalydès.
    Adieu les cons est une ode à l’absurdité de la vie engoncée dans une réalité urbaine que ne renierait pas un certain Terry Gilliam qui passe d’ailleurs une nouvelle fois une tête pour faire le pont avec ces deux univers à l’humour en apparence non sensiques mais en fait terriblement névrosés et toujours sur le fil de la mort. Dupontel c’est l’art du mouvement perpétuel ou de l’esquive assumée, pour ne pas dire revendiquée, qui nous va droit au cœur. À nous les cons. 4/5
  • Box office : 475 203 entrées après seulement 5 jours d’exploitation ventilées sur 632 copies. Pour comparaison Au revoir là-haut agrégeait 550 185 spectateurs après une semaine d’exploitation sur 488 copies. Et on rappelle qu’avec 2 114 728 entrées au cumul c’est le meilleur résultat d’un film signé Duponel au BO français. Par temps de Covid avec le couvre-feu instauré sur l’Ile-de-France et 52 autres communes, la performance est donc juste exceptionnelle. On espère juste qu’elle ne sera pas tuée dans l’œuf… Edit 28/10 : 600 444 entrées en une semaine auxquels il faut rajouter des ventes à l’internationale au beau fixe comme le précise ici ScreenDaily. C’est au passage la meilleure première semaine pour un film français en 2020.
  • La chronique Blu-ray : À coup sûr, Dupontel a du s’assurer avant de signer le contrat de distribution de son film avec Gaumont que l’alinéa sur l’édition d’un futur Blu-ray y figurait en bonne place.

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