PlayStation 4 Pro - The World's Most Powerful Console

PlayStation 4 Pro ou la démocratisation du 4K HDR par le jeu vidéo

Après une annonce en grande pompe début septembre, la PlayStation 4 Pro est disponible dans toutes les bonnes crémeries de France et de Navarre (et du monde entier ou presque) depuis le 10 novembre 2016. Et Sony de nous rappeler à longueur de vidéos promotionnelles qu’il s’agit de « la console la plus puissante du monde » (à tout le moins à l’heure actuelle). Après quelques semaines passées à faire joujou avec la bête, qu’en est-il réellement de cette surpuissance annoncée et surtout des belles promesses en matière de 4K et de HDR ? Et surtout, la petite dernière du consolier est-elle appelée à accélérer la démocratisation de la 4K ?

Sommaire

PlayStation 4 Pro : Transfert, autolargue !

Mais avant d’en venir au cœur du sujet, attardons-nous non pas sur les théories entourant ce célèbre japanime mais sur les préliminaires (on aime bien ça à DC). Nous ne reviendrons pas ici sur les différentes analyses faites ici et là pour mesurer la dissipation de chaleur, la consommation électrique ou encore le nombre de décibels de la PlayStation 4 Pro. Non, nous allons simplement nous pencher sur les deux étapes (préliminaires donc) que sont le remplacement du disque dur de la console et le transfert de données (le cas échéant) depuis une ancienne PlayStation 4. Deux étapes d’une trivialité confondante mais qui pourraient bien faciliter grandement la vie de pas mal de monde.

Mais pourquoi diable remplacer le disque dur de 1To de la PlayStation 4 Pro se demande sans doute certains ? Deux réponses à cette question. D’une part, le disque dur de notre ancienne PlayStation 4 acquise à sa sortie en novembre 2013 fut très rapidement remplacé par un disque à la capacité plus étendue (1To vs 500Go à l’origine) mais aussi et surtout plus véloce, à savoir un modèle SSHD, parfait compromis entre prix et vitesse (moins onéreux qu’un disque SSD mais plus rapide qu’un disque traditionnel à plateaux). D’autre part, compte-tenu de l’avalanche de sorties des dernières semaines, le petit téraoctet de la PlayStation 4 Pro se révèle rapidement un peu juste. Seagate ayant eu l’excellente idée de commercialiser un tout nouveau modèle peu avant la sortie officielle de la console, nous avons donc jeté notre dévolu sur le FireCuda SSHD 2,5 pouces 2To (compter env. 140€ à l’heure actuelle).

Étape n°1 : le remplacement du disque dur se révèle toujours aussi simple, peut-être même encore davantage du fait qu’il n’est plus nécessaire désormais de déclipser tout un pan de la PlayStation 4 pour accéder à celui-ci mais uniquement un tout petit panneau (en plastique) situé à l’arrière. Pour le reste, la méthode reste identique à celle décrite sur le site officiel de la PlayStation 4 et n’entraîne pas l’annulation de la garantie. À quand la même chose du côté de la Xbox ? Peut-être pour la Scorpio, qui sait…

  • Outils nécessaires : un petit tournevis cruciforme (5 vis à défaire) + vos doigts
  • Temps nécessaire : moins de 5 minutes (et encore, en dégustant un kawa entre deux vis)

Étape n°1 (bis) : le disque dur étant remplacé, arrive ensuite l’étape de la réinstallation de l’OS de la PlayStation 4 Pro, faute de quoi votre joli monolithe noir ne vous sera d’aucune utilité sinon à poser des pots de fleurs dessus (399€ le support de fleurs tout de même !). D’autant que cette étape est d’une simplicité tout aussi désarmante et là encore intégralement décrite sur le site officiel de la PlayStation 4. Une petite précision tout de même : assurez-vous de bien télécharger la version complète de l’OS (900Mo environ) et non la mise à jour (qui pèse environ 3 fois moins).

  • Outils nécessaires : une clé USB de 1Go minimum formatée en FAT32 (et répondant à la norme 3.0 de préférence histoire d’accélérer le mouvement) + vos doigts
  • Temps nécessaire : 10 minutes environ (vous pouvez aller faire pipi puis balader le chien une fois l’installation lancée et revenir ensuite)

Étape n°2 : l’OS étant désormais installé sur le nouveau disque dur flambant neuf, arrive alors l’étape finale, à savoir transférer les données depuis son ancienne console. Sony a là encore pensé à tout en proposant un descriptif détaillé du processus à suivre ; le plus délicat consistera alors sans doute à se remémorer le mot de passe associé à son compte PSN (et à revalider l’authentification en deux étapes le cas échéant). Ce transfert offre deux avantages : d’une part, il ne sera pas nécessaire de réinstaller un par un tous les jeux ou encore de reconfigurer toutes ses préférences et d’autre part, vous n’aurez pas non plus à re-télécharger la dernière mise à jour pour chaque jeu, étape qui peut se révéler plus ou moins fastidieuse selon la qualité de votre connexion internet. Le transfert de console à console peut donc s’avérer la solution idéale puisqu’elle laisse le choix des éléments à transférer (jeux, sauvegardes, paramètres, etc.) en un temps record : 3h environ pour transférer un peu moins de 800Go dans notre cas (les deux consoles étant reliées à un switch Ethernet). Sitôt l’opération achevée, pour peu que vous ayez opté pour un transfert intégral, vous ferez alors face à une copie conforme de votre ancienne console : jeux, réglages, thèmes, sauvegardes, etc. Elle est pas belle la vie ? Un petit conseil avant de débuter cette étape : pensez à synchroniser vos trophées sur le PSN depuis votre ancienne console afin de les retrouver sitôt connecté sur votre nouvelle PlayStation 4 Pro.

  • Outils nécessaires : les deux PS4 et au moins un câble RJ45 + vos doigts
  • Temps nécessaire : de quelques minutes à plusieurs heures (sur ce coup-là, vous pouvez aller faire une très longue balade et revenir (beaucoup) plus tard)

Quant à ceux qui se poseraient encore la question du pourquoi de toutes ces manipulations quelque peu fastidieuses alors qu’il suffirait simplement de retirer le disque dur de l’ancienne PS4 pour l’insérer dans la nouvelle, la réponse tient en un seul mot : sécurité. Ou plus précisément « encryptage ». En effet, le disque dur de chaque PS4 est chiffré avec une clé d’encryptage unique afin d’éviter tout risque de clonage et/ou pirate du disque. Ce n’est donc pas un hasard si, lors de l’étape du transfert de données, il vous est demandé de saisir vos identifiants PSN sur la nouvelle console. CQFD

PlayStation 4 Pro - Transfert données

Les jeux officiellement optimisés

Votre PlayStation 4 Pro flambant neuve étant désormais fin prête, à vous les joies des jeux plus beaux que jamais. Encore faut-il opter pour ceux ayant fait l’objet d’une optimisation pour ladite console (via des mises à jour ad hoc). En la matière, Sony a là encore pensé à tout (enfin presque) en dévoilant une liste officielle des jeux optimisés lors de la sortie de la PlayStation 4 Pro :

  • Bound
  • Call of Duty : Black Ops 3
  • Call of Duty : Infinite Warfare
  • Call of Duty : Modern Warfare Remastered
  • Deus Ex : Mankind Divided
  • DRIVECLUB VR
  • EA SPORTS FIFA 17
  • HELLDIVERS
  • HITMAN
  • Hustle Kings
  • inFAMOUS First Light
  • inFAMOUS Second Son
  • Knack
  • Mafia III
  • La Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor
  • NBA 2K17
  • Paragon
  • Ratchet & Clank
  • RIGS Mechanized Combat League
  • Rise of the Tomb Raider
  • Robinson : The Journey
  • SMITE
  • Super Stardust Ultra
  • The Elders Scrolls Online : Tamriel Unlimited
  • The Elder Scrolls V : Skyrim Special Edition
  • The Last of Us Remastered
  • The Last of Us : Left Behind
  • THE PLAYROOM VR
  • Titanfall 2
  • Tumble
  • Uncharted 4 : A Thief’s End
  • Until Dawn : Rush of Blood
  • VR Worlds
  • World of Tanks
  • XCOM 2

Les jeux que nous avons testés

Mais dans les faits, la liste ci-dessus demeure incomplète car d’autres titres sont venus s’y ajouter depuis. Sans avoir le moins du monde la prétention d’en répertorier l’exhaustivité (qui sera de toute façon rapidement caduque, de nouvelles mises à jour de jeux tirant profit du surplus de puissance de la PlayStation 4 Pro débarquant quasiment tous les jours depuis la commercialisation de la console), nous avons avant tout retenu deux points parmi les jeux que nous avons testé : celui-ci supporte-t-il le HDR et offre-t-il différentes options de configuration graphique ? En effet, lorsque Sony a annoncé sa PlayStation 4 Pro capable de balancer de la 4K pour « seulement » 400€, personne ou presque n’a été dupe, beaucoup ayant retenu la leçon de la promesse (rarement tenue) de graphismes 1080/60p au moment de l’annonce de la PlayStation 4 et de la Xbox One en 2013.

Notre matos de test

Avant d’entrer dans le vif du sujet, précisons notre matos de test à toutes fins utiles :

  • Le téléviseur est le même que celui utilisé pour nos chroniques de Blu-ray 4K Ultra HD, à savoir le LG 55UH950V équipé du dernier OS en date (04.30.06). Renseignements pris, cette gamme de téléviseur LED LG 2016 arborerait un input lag (l’un des points essentiels pour les jeux vidéo) se situant aux alentours des 28ms. Un score honorable bien que perfectible (les meilleurs moniteurs affichent un input lag sous la barre des 10ms) mais qui grimpe toutefois à 60ms dans le cas d’une image 4K/60Hz HDR.
  • La PlayStation 4 Pro, elle-aussi équipée du dernier OS en date (4.06), est connectée en direct au téléviseur à l’aide d’un câble HDMI Audioquest Cinnamon pour la partie image et via un câble optique Monster Cable à l’ampli home-cinéma Denon AVR-4308 pour la partie son ; le seul choix logique qui s’imposait puisque l’ampli en question n’est pas compatible 4K (futur investissement en vue ?).
  • Nous avons laissé en l’état les réglages de l’image du téléviseur, ceux là-même qui nous servent pour tester les Blu-ray 4K UHD mais ces derniers seront probablement à revoir de façon plus ou moins approfondis, notamment les aspects colorimétriques ou encore ceux liés à la netteté et à la luminosité tant certaines aires de jeux apparaissent parfois particulièrement sombres sinon dans le noir quasi-complet quand bien même le potard de correction gamma aura été poussé à son maximum au sein des options du jeu.

PlayStation 4 Pro - Informations sortie vidéo

Les jeux testés

Après une dernière petite vérification afin de s’assurer que la console reconnaît bien le téléviseur comme pouvant afficher du 4K, passons à présent aux choses sérieuses ! Vous trouverez ci-dessous la liste des jeux que nous avons testés sur PlayStation 4 Pro. Pour chaque titre, nous avons précisé la version testée, le support (ou non) du mode HDR ainsi que la présence d’options graphiques ajustables directement depuis les paramètres du jeu. À noter qu’au sein de la liste officielle communiquée par Sony, la plupart des titres VR requièrent impérativement le PlayStation VR. Seuls trois jeux PS VR peuvent être joués sans ledit casque. Il s’agit de Hustle Kings, Super Stardust Ultra et Tumble.

NB : Certains jeux récents, annoncés comme optimisés pour la PlayStation 4 Pro, n’étant pas (encore) en notre possession à l’heure actuelle, nous n’avons donc pu les tester. Il s’agit notamment de Hitman, Deus Ex : Mankind Divided, FIFA 17, ou encore Robinson : The Journey.

Titre Version HDR Options graphiques
Assassin’s Creed Syndicate 1.50
Batman : Return to Arkham : Arkham Asylum 1.02
Batman – Return to Arkham : Arkham City 1.02
Battlefield 1 1.04
Call of Duty : Black Ops III 1.18
Call of Duty : Infinite Warfare 1.05
Call of Duty : Modern Warfare Remastered 1.05
Dishonored 2 1.01
The Elder Scrolls V : Skyrim Special Edition 1.04
Final Fantasy XV 1.02 Oui 2 modes
Helldivers 5.02
Hustle Kings 1.02 Oui
InFAMOUS First Light 1.03 Oui 2 modes
InFAMOUS Second Son 1.06 Oui 2 modes
The Last Guardian 1.02 Oui
The Last of Us Remastered 1.07 Oui 30/60fps
Mafia III 1.04
Mantis Burn Racing 1.02 Oui
NBA 2K17 1.06 Oui
Overwatch 2.00
Paragon 1.66
Ratchet & Clank 1.07 Oui
Rez Infinite 1.03
Rise of The Tomb Raider 1.05 3 modes
Super Stardust Ultra VR 1.03
La Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor 1.02 2 modes
Titanfall 2 1.02
Uncharted 4 1.17 Oui
Watch Dogs 2 1.06
The Witness 1.04 Oui 2 modes
World of Tanks 1.17 Oui
XCOM 2 1.02

HDR or not HDR ?

Comme vous pouvez le constater à la découverte du tableau ci-dessus, rares sont encore les jeux annoncés comme optimisés pour la PlayStation 4 Pro qui tirent profit du fameux procédé HDR dont les mérites furent pourtant longuement mis en avant lors de la présentation officielle de la console début septembre (la PS4 « standard » gère aussi le HDR sous réserve d’un OS à jour). Précisons également qu’en matière de gestion du HDR, il y a deux écoles : les jeux qui l’active automatiquement au démarrage sans possibilité de la désactiver (ex : The Last Guardian) et ceux qui laissent le joueur libre de choisir s’il désire l’activer ou non avec là encore deux alternatives : les jeux qui détectent au lancement que le téléviseur supporte le mode HDR (ex : Uncharted 4) et ceux pour lesquels il faudra aller farfouiller par soi-même dans les options (ex : Final Fantasy XV). Et si dans l’ensemble, le coup de boost apporté aux couleurs et aux contrastes est plus qu’appréciable, le résultat fluctue toutefois assez significativement d’un titre à l’autre. Certains ne présentent ainsi qu’une valeur ajoutée peu significative en la matière, comme par exemple Hustle Kings : oui la feutrine de la table de billard affiche un joli vert ! À l’autre extrémité du spectre, plusieurs jeux laissent éclater un véritable festival colorimétrique, on pense au hasard à Ratchet & Clank et son univers très bariolé, les deux InFAMOUS (Second Son et First Light) par l’entremise des pouvoirs des deux héros ou encore le petit dernier de Naughty Dog (Uncharted 4) dont la magnificence visuelle grimpe encore d’un échelon.

Les options graphiques

Au-delà des gains (ou non) en matière de frame rate largement couverts par un certain DigitalFoundry depuis la sortie de la console début novembre, un autre phénomène commence lentement mais sûrement à faire son apparition au sein des jeux optimisés pour la PlayStation 4 Pro : les options graphiques disponibles. En la matière, le meilleur élève de la classe se nomme à l’heure actuelle Rise of The Tomb Raider avec pas moins de trois options disponibles : résolution 4K, fréquence d’images élevée et graphismes améliorés. La première donne accès à des graphismes en 2160/30p, la deuxième à du 1080/60p et la troisième à du 1080/30p avec de nombreux petits raffinements graphiques. Pourquoi de telles options ? On en revient là à la belle promesse d’une console supposément capable de délivrer des graphismes en 2160p à prix « coûtant ». Dans la pratique, rares sont les jeux à même de pouvoir afficher une telle résolution sans devoir faire certaines concessions (frame rate moins élevé, graphismes moins détaillés, etc.), et les jeux d’afficher in fine des résolutions souvent inférieures aux 2160p promis : 1440p, 1800p, etc. Ce n’est donc pas un hasard si l’on voit apparaître sur les différentes vidéos promotionnelles (souvent en tout petit en bas) les notions de « 4K adaptative » ou encore la mention « la résolution dépend du jeu ».

À l’heure actuelle, rares sont encore les titres à proposer une liberté graphique « à la carte » comme les dernières aventures de Miss Croft. Et lorsqu’ils le font, le choix se limite bien souvent à deux options : Meilleure résolution ou Meilleure fluidité. Mais sur la plupart des titres que nous avons testés, la fameuse « optimisation PlayStation 4 Pro » demeure encore bien nébuleuse et aucune de ces options n’apparaît au sein des menus. Les développeurs chercheraient-ils à ménager les joueurs consoles afin de ne pas les effrayer face à une liste d’options graphiques modulables longue comme le bras tel qu’on peut en voir sur PC ? En se rendant dans l’historique des mises à jour des jeux, on voit parfois apparaître des infos du type « Ajout d’améliorations visuelles PlayStation 4 Pro » (le diptyque Batman : Return to Arkham) ou bien « Support 4K sur PlayStation 4 Pro » (Assassin’s Creed Syndicate) ou encore « Compatibilité HDR ajoutée » (The Last Guardian) mais dans une majorité de cas, rien n’est stipulé et il faut alors se tourner vers les forums des éditeurs ou bien s’en remettre aux déclarations des studios de développement pour savoir de quoi il retourne. Davantage de transparence ne serait donc pas du luxe à l’avenir afin d’éclairer davantage les joueurs.

Quelques soucis d’image

Autre point à souligner, il nous est également arrivé à maintes reprises d’être confronté à quelques « bizarreries » visuelles. Non pas tant au sein des jeux en eux-mêmes mais le plus souvent au démarrage de la PlayStation 4 Pro ou bien en revenant sur le menu principal de la console après avoir quitté un jeu. Les phénomènes observés sont de natures diverses et variées : écran totalement noir ou bien noir avec des flashs tantôt verts tantôt gris ou encore un écran qui a la tremblote. Difficile de remettre en cause le téléviseur qui n’a jamais présenté un tel dysfonctionnement lorsque nous l’utilisions avec l’ancienne PS4 pas plus qu’en cas de visionnage de Blu-ray 4K Ultra HD. De surcroît, ledit phénomène semble assez répandu à en juger par cet article qui préconise un certain nombre de vérifications afin de remédier au problème. Dans notre cas, les consignes énumérées n’ayant pas abouti, la seule solution qui corrige à coup sûr le phénomène consiste à éteindre puis à rallumer le téléviseur. La PlayStation 4 Pro aurait-elle besoin de quelques ajustements (via une mise à jour de l’OS ?) afin de stabiliser l’envoi du signal vidéo ? Affaire à suivre…

Addendum : Une version 4.07 de l’OS de la PS4 a été mis en ligne le 08/12/2016.

Les jeux qu’on aimerait voir optimisés

Au-delà du listing ci-dessus, nous n’avons évidemment pas pu résister à l’envie de tester d’autres titres parmi ceux sortis au cours des derniers mois. À commencer bien sûr par quelques exclus PS4 telles que God of War III Remastered, Uncharted Collection ou encore Bloodborne. Hélas, point de nouveautés graphiques et autre HDR à l’horizon. Même son de cloche du côté de l’autre joyau signé From Software qu’est Dark Souls III pour lequel nous n’aurions pas craché sur un petit boost côté frame rate, lui qui requiert une telle réactivité. Idem du côté du dernier MGS en date, Metal Gear Solid V : The Phantom Pain. Mais eu égard à la séparation pour le moins houleuse entre Hideo Kojima et l’éditeur Konami, il n’est pas certain qu’une telle optimisation verra jamais le jour. CD Projekt s’est pour sa part montré nettement plus explicite concernant son magnifique The Witcher 3 : il n’y aura pas de patch PlayStation 4 Pro. Point barre ! À l’opposé, Bethesda a déjà fait savoir qu’il travaillait sur un tel patch pour Fallout 4. RAS non plus du côté de Just Cause 3 ou encore Doom dont le tout dernier upgrade (1.09) n’a rien apporté de spécifique pour la console de Sony sinon davantage de contenus mais point de raffinements sur le contenant. Enfin, bien qu’Ubisoft ait mis en place un patch pour son Assassin’s Creed Syndicate, rien ne semble indiquer que l’éditeur soit prêt à faire de même pour son très réussi Tom Clancy’s The Division. Affaire à suivre comme toujours…

Conclusion

Que retenir en définitive de ces premières semaines en compagnie de la PlayStation 4 Pro, première console de salon à offrir la possibilité de jouer en 4K ? Une expérience de jeu visuellement enrichie dans la majorité des cas mais qui, comme beaucoup de nouveautés technologiques, nécessitera quelques affinements au cours des mois à venir, tant sur le plan du hardware que du software.

  • La 4K sans lecteur Blu-ray Ultra HD : Difficile de passer sous silence cette absence très remarquée de la PlayStation 4 Pro et pointée du doigt par tous. Un comble quand on pense qu’au lancement de la PlayStation 3 en 2006, Sony axait une bonne partie de sa communication précisément sur le fait qu’elle était la toute première console à embarquer un lecteur Blu-ray (technologie encore naissante à l’époque et expliquant de facto le prix élevé de la PS3 : 600€). Dix ans plus tard, Andrew House, PDG de Sony Interactive Entertainment, justifie ce choix : « Selon nous, bien que le support physique représente toujours une part importante dans le domaine du jeu vidéo, nous observons une tendance vers le streaming vidéo. Sur la base du parc déjà installé, il s’agit du deuxième usage le plus fréquent sur PS4. Alors nous avons décidé de nous focaliser dessus ». Assistera-t-on d’ici quelques années à une dématérialisation complète de nos loisirs : films, musiques, jeux, livres, etc. ? Exit les vidéothèques, bibliothèques, CDthèques ? Rappelons qu’en face, la concurrence a sorti une Xbox One S équipée d’un lecteur Blu-ray 4K UHD et qu’il se murmurerait que la future Scorpio en serait également pourvue.
  • Les téléviseurs : même si le résultat est globalement convaincant, il apparaît néanmoins que les téléviseurs 4K actuellement disponibles dans le commerce ne répondent pas encore parfaitement aux besoins graphiques requis pour une expérience vidéoludique optimale (on pense notamment au fameux input lag que les gamers veulent le plus faible possible). Et ce n’est sans doute pas un hasard si en début de mois, LG a proposé (aux États-Unis) un upgrade du firmware de ses téléviseurs précisément pour le mode « Gaming HDR » tandis qu’une autre rumeur faisait état de nouveaux téléviseurs OLED chez Sony en 2017 ; technologie que le constructeur nippon avait pourtant abandonné depuis des années mais que tout le monde s’accorde à reconnaître comme bien supérieure en termes de qualité d’image comparée aux écrans LCD, moins onéreux il est vrai.
  • Les réglages : Ces mêmes téléviseurs devront de plus ménager la chèvre et le chou, à savoir les home-cinéphiles amateurs de rendus les plus cinégéniques qui soit via notamment des supports type Blu-ray 4K UHD ou encore des sources tels que Netflix (qui vient d’ailleurs de mettre en ligne une vidéo au titre plus qu’évocateur : Qu’est-ce que le HDR ?) mais également les joueurs aux exigences davantage axées sur la netteté de l’image et le fameux input lag (entre autres). Outre un cahier des charges aussi exigeant que possible, parvenir à concilier les deux mondes pourra également en passer par des réglages spécifiques que les constructeurs auront le bon goût de laisser l’utilisateur affiner (et sauvegarder) à sa guise. Une évidence certes mais qu’il est toutefois bon de rappeler.
  • Les jeux : C’est à nouveau là que se situe le nerf de la guerre. L’arrivée de la PlayStation 4 Pro impulsera-t-elle un regain d’intérêt de la part du public pour les téléviseurs 4K ? Bien plus que le prix de ces derniers qui ne cesse de dégringoler de mois en mois, c’est surtout le manque patent de contenus (4K) qui a le plus souvent été pointé du doigt jusqu’ici comme un frein. La TNT 4K ne serait pas prévue au mieux avant 2018 (certains évoquent même 2020), l’accès à des contenus 4K type Netflix requiert des connexions internet THD qui ne couvre actuellement que 50% du territoire français dans le cadre du Plan France Très Haut Débit dont le calendrier s’étire jusqu’en 2022 tandis que le Blu-ray 4K Ultra HD vient tout juste de débarquer au printemps dernier et devra encore sérieusement se bouger les doigts s’il souhaite convaincre avec autre chose que des films de seconde zone et des upgrades de masters 2K. Du côté des développeurs de jeux vidéo, la 4K est déjà bien ancrée dans les mœurs mais encore faut-il qu’ils prennent ce nouveau paramètre en ligne de compte dans le cadre de la PlayStation 4 Pro. Bien que disposant du matériel nécessaire longtemps avant l’annonce de la console comme nous le rappelait Sébastien Mitton d’Arkhane Studios, ils manquent encore de recul afin d’appréhender l’ensemble des nouvelles possibilités offertes comme le soulignait Hajime Tabata de Square Enix. Et si l’on devine sans peine que les futures parutions first party de la PlayStation 4 Pro sauront tirer profit du surplus de puissance de la bête, qu’en sera-t-il des éditeurs tiers ? L’arrivée de la Scorpio en 2017 qui annonce de la 4K native avec une puissance de feu à nulle autre pareille semble confirmer cette tendance générale vers le jeu 4K et l’on voit mal les éditeurs faire l’impasse dessus. Qu’importe ce que nous réservera Nintendo lors de la prochaine communication officielle autour de sa Switch qui aura lieu le 13 janvier prochain, 2017 sera quoi qu’il arrive l’année de la 4K à tous les niveaux.

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