A Plague Tale : Innocence

PS4, XBO & Switch : Les jeux vidéo pour débuter 2019

Après une fin d’année comme toujours particulièrement chargée en matière de jeux vidéo, 2019 démarre lentement mais sûrement avec quelques sorties éparses. Un rythme adouci qui nous convient plutôt bien histoire de savourer quelques parties aux côtés de Donald Duck, de zombies ou encore de s’envoyer en l’air le temps d’une petite partie manche en main (n’y voyez aucun sous-entendu mal à propos, bande de petits pervers que vous êtes).

Sommaire

 

Sur PlayStation 4

Days Gone - PlayStation 4Days Gone a la lourde responsabilité d’être la grosse exclusivité PlayStation 4 de ce début d’année 2019. L’occasion également pour Bend Studio, qui s’était illustré jusque-là principalement sur les deux portables de Sony que sont la PSP et la PS Vita avec la série Syphon Filter et le jeu Uncharted : Golden Abyss, de faire ses grands débuts sur la console star du géant nippon. Et la saga Uncharted d’exercer précisément une influence plus que prégnante sur la genèse de Days Gone, tant sur le fond que sur la forme, avec à l’arrivée des hauts mais aussi des bas. Sur le fond, l’intrigue du jeu n’a certes rien de très originale puisqu’il y est question d’une épidémie qui a transformé les humains en zombies. Deux ans après le début du chaos, vous incarnez un dénommé Deacon St. John, membre d’un groupe de motards dont la femme est décédée aux premières heures de la pandémie. Voilà pour l’ambiance générale qui, vous l’aurez compris, emprunte à la mode zombie du moment popularisée par un certain Walking Dead. Au cours de ses premières présentations au grand public, Days Gone lorgnait également du côté des hordes particulièrement véloces de morts-vivants façon World War Z. Dans le jeu final, si lesdites créatures sont bien présentes en quantité suffisante pour vous submerger si vous n’y prenez pas garde (le jeu vous invite d’ailleurs à les contourner ou bien à les fuir si vous vous faites repérer), dans les faits, les séquences à très forte densité de zombies sont plutôt rares. Sans doute en vue de préserver la santé de la PS4 qui, il faut bien l’admettre, tire la langue par endroits avec quelques hoquets de framerate plus ou moins perceptibles, y compris sur PS4 Pro. Et ce en dépit des patches conséquents apparus dans les jours précédents la sortie du jeu (les patches 1.03 et 1.04 pesaient respectivement 20Go et 12Go). Il faut dire aussi que visuellement Days Gone est une belle réussite en matière d’open world avec des graphismes aussi soignés que variés. Le tout s’accompagne d’un HDR qui renforce le travail accompli sur les éclairages et notamment le cycle jour / nuit. Cet Oregon post-apo n’est certes pas aussi somptueux que les productions Naughty Dog (les animations de la végétation sont un peu trop « rigides » à notre goût) mais n’en demeure pas moins un argument de poids en sa faveur tandis que le gameplay, mélange de phases d’exploration, d’infiltration, de combats au corps-à-corps, de gunfights et autres virées pédestres ou bien véhiculées, emprunte là aussi pas mal à la saga Uncharted et autres The Last of Us. Si l’ensemble se laisse parcourir sans déplaisir, les séquences à moto sont toutefois le maillon faible de l’aventure, la faute à une conduite par trop hasardeuse, notamment dans certains passages, à commencer par les tunnels jonchés d’épaves de véhicules laissés à l’abandon. Sur le fond, Days Gone nous propose toutefois une galerie de personnages beaucoup moins stéréotypée que le côté bikers badass ne le laissait présupposer de prime abord avec des caractérisations qui s’étoffent au fil de l’aventure et lève peu à peu le voile sur des individus beaucoup moins binaires (le bien vs le mal), le tout bien aidé par la performance côté mo-cap. Tout aussi respectable est le soin apporté au fil rouge narratif de l’intrigue, à savoir l’agence gouvernementale baptisée NERO en charge de contenir l’épidémie, et dont l’ombre plane tout du long sur le comportement des zombies mais aussi et surtout sur la défunte compagne de Deacon. Mais qui sait si cette dernière n’est pas encore en vie comme le laisse entrevoir le tout début de l’aventure. Une lueur d’espoir pour notre protagoniste dans cet univers post-apo peu reluisant qui permet à Bend Studio d’entrer dans la cour des grands avec un Days Gone de bonne facture à défaut de parvenir à nous convaincre dans tous les domaines. Un galop d’essai en quelque sorte qui n’aspire qu’à être confirmé dans les années à venir, sans doute sur la future PlayStation 5.

  • Testé sur PS4 Pro à partir d’une version téléchargée (version 1.03)
  • Taille occupée : 67,51Go
  • Sortie le 26 avril 2019 sur PlayStation 4
  • Trailer de lancement
  • Analyse technique de Digital Foundry : Analyse n°1, n°2 et n°3

 

Blood & Truth - PlayStation VRPetit, vous aimiez jouer au gendarme et au voleur, mimant (avec ou sans accessoire en plastoc) des holdups, des fusillades et autres courses-poursuites effrénées. Avec Blood & Truth, vous risquez fort de retrouver cette âme d’enfant. À la différence près qu’avec le pouvoir d’immersion de la réalité virtuelle, vous allez vraiment vous y croire. Et un peu comme quand vous étiez gamin, l’histoire n’était qu’un prétexte bien fallacieux pour vous livrer à vos petits jeux de cours de récré. En l’occurrence, dans le cas présent, vous incarnez un dénommé Ryan Marks, soldat d’élite de sa Gracieuse Majesté, rappelé manu-militari dans la capitale british suite au décès impromptu de son père. À peine arrivé qu’un parrain de la pègre local répondant au nom de Tony Sharp débarque arme au poing avec ses sbires en vue de faire main basse sur le business de feu le patriarche. C’était très mal connaître la famille Ryan (la mère, le frérot, la sœurette et vous) qui ne l’entend nullement de cette oreille et va rapidement faire parler la poudre. La scène d’introduction au Moyen-Orient sert de tutoriel en vue d’appréhender les rudiments du gameplay. Équipé de votre casque PlayStation VR et de deux PlayStation Move (on déconseille très fortement de jouer à la manette DualShock, on vous explique le pourquoi du comment quelques lignes plus loin), vous progressez certes en vue FPS mais en pointant des emplacements prédéfinis au sol tandis que lorsque l’action devient vraiment frénétique (comme par exemple lors de votre évasion en jeep au cours de cette même mission introductive), vous n’avez nullement à vous soucier de la direction à prendre mais simplement à tirer sur (presque) tout ce qui bouge, le jeu se chargeant de vous faire avancer. Bref, Blood & Truth est ce que l’on appelle plus communément un Rail Shooter. Une approche qui a un énorme avantage : vous ne ressentirez à aucun moment le phénomène de cinétose. Pour preuve, l’auteur de ces lignes, particulièrement sensible à ce phénomène, a joué pour la première fois à Blood & Truth durant près de deux heures d’affilées sans jamais avoir envie de dégobiller son déjeuner. Il faut dire aussi que l’on se prend vite au jeu. La cinématique d’intro (un peu trop longue à notre goût) avant la vraie première mission donne également tout loisir de faire connaissance avec les différents personnages et surtout un art du dialogue que l’on aimerait bien retrouver plus souvent dans les jeux vidéo car hérité des meilleurs films de série B qui ne se prenaient nullement au sérieux. Phénomène assez rare pour être signalé, la VF est d’excellente facture. On regrettera simplement de ne pouvoir profiter de la VO à la volée via une option dans les menus. Pour en revenir au gameplay, celui-ci se montre rapidement très intuitif : il suffit de porter votre main à votre ceinture pour dégainer votre pistolet, ou bien dans votre dos pour récupérer les armes de plus gros calibre tel que le fusil-mitrailleur accroché en bandoulière. Le reste se passe de tout commentaire : visez et tirez. Lorsque vous êtes à sec, il suffit de porter votre main à votre poitrine pour récupérer un chargeur et mimer le geste consistant à l’insérer à l’emplacement prévu à cet effet dans l’arme. Et c’est reparti pour un tour. Ce principe de rechargement est le seul qui nous a semblé un peu trop hasardeux puisqu’il nous est arrivé à plusieurs reprises de ne pas parvenir à récupérer un de ces fichus chargeurs et de découvrir à la place notre main vide ! Les interactions avec le monde extérieur ne s’arrêtent pas là : monter une échelle, rampez dans un conduit d’aération, crocheter une serrure, poser une charge de C4, etc. C’est à la parfaite panoplie du jeu / film d’action que nous convie le London Studio qui n’a visiblement eu qu’un seul mot d’ordre pour la création de Blood & Truth : le fun et l’action, le tout avec un zeste d’espionnage façon James Bond. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter les partitions qui sonnent très « 007 ». Pleinement conscient de son approche « film interactif plus vrai que nature », le jeu propose ainsi deux modes de difficulté, normal et cinématique, le second étant plus accessible car il propose une visée laser par défaut sur toutes les armes (donc plus facile pour dégommer vos cibles) mais en contrepartie il ne permet pas de débloquer tous les trophées. Ah oui car on a oublié de vous dire que vous allez très vite adopter les postures d’un vrai flingueur en positionnant vos mains (et donc votre arme) dans le monde réel et par extension dans le monde virtuel pour tenter d’aligner vos tirs tout en penchant légèrement la tête. Tirs qui pourront même s’accompagner à la demande mais pas de façon illimitée d’un petit effet bullet time pour vous laisser le temps de cibler les points faibles de vos adversaires, tel que ces types lourdement armurés et autres réservoirs de véhicules. Bref, vous l’aurez compris, l’épaisseur du scénario est inversement proportionnelle à l’effet grisant procuré par ce Blood & Truth dans lequel les bons mots et les balles fusent pour notre plus grand plaisir. S’ajoute à cela une réalisation technique de très grande classe avec des graphismes très soignés (pour de la VR) et une bande-son à l’avenant qui parachèvent de faire de ce Blood & Truth l’une des toutes meilleurs expériences VR qui soit et accessoirement l’un des blockbusters hollywoodiens les plus funs de l’été 2019.

  • Testé sur PS4 Pro à partir d’une version téléchargée (version 1.04)
  • Taille occupée : 37,99Go
  • Sortie le 29 mai 2019 sur PlayStation VR
  • Trailer de lancement

 

Sur Switch

Tetris 99 - Nintendo SwitchC’est au cours de l’un des fameux Nintendo Direct le 13 février dernier que le consolier annonçait, un peu à la surprise générale, l’arrivée sur l’eshop de Tetris 99 ; soit un Tetris en mode Battle Royale (comment est-ce possible ?), gratuit de surcroît. Il n’en fallu pas moins pour aiguiser la curiosité de l’auteur de ces lignes qui se rua ni une ni deux sur la fameuse boutique en ligne pour télécharger la chose puis de lancer le jeu… avant de réaliser qu’il faut obligatoirement un abonnement au Nintendo Switch Online pour pouvoir y jouer ; faute de quoi vous resterez bloqué devant l’écran d’accueil. Stricto sensu le qualificatif de « gratuit » est donc quelque peu trompeur. Qu’à cela ne tienne, Nintendo France ayant eu l’amabilité de nous faire parvenir un code pour ledit abonnement, nous avons donc pu tester ce fameux Tetris Battle Royale. La singularité de Tetris 99 est qu’il va vous opposer à 98 autres joueurs en ligne (d’où l’obligation d’un abonnement online) au cours duquel les lignes complétées par vos adversaires risquent à tout moment (si vos opposants le décident) de venir s’ajouter à votre propre zone de jeu. Et votre muraille de briques de s’accroître brusquement sans que vous n’ayez rien demandé. La réciproque est bien entendu vraie puisque chacune des lignes que vous compléterez viendra s’ajouter à l’un des 98 autres joueurs ; un de ceux que vous choisirez vous-même ou bien selon la stratégie d’attaque que vous aurez sélectionné en haut de l’écran : KO faciles, Aléatoire, Riposte ou Chevrons. C’est sans doute là le seul gros reproche que l’on pourra adresser à l’encontre de ce Tetris 99 : l’absence totale d’explications sur le fonctionnement de ces quatre stratégies. Ça et l’impossibilité de pouvoir jouer avec des amis en local. En espérant qu’une future mise à jour viendra corriger ces deux points-là. Pour le reste, le principe de base du gameplay (compléter des lignes pour les faire disparaître) étant bien connu de tous, la prise en main est immédiate et le jeu devient très vite addictif, d’autant plus que le matchmaking est très rapide. Comptez ainsi une dizaine de secondes seulement avant de pouvoir débuter une partie, le temps que le jeu parvienne à trouver vos 98 adversaires. Mais attention également aux crises de nerf car lorsque plusieurs joueurs décident de se liguer contre vous au même moment, réussir à survivre devient alors beaucoup plus compliqué. Il n’est pas rare par exemple de se retrouver face à 6 joueurs d’un coup et donc de perdre dans les secondes qui suivent (oui cela sent le vécu). À mesure que les joueurs sont éliminés, la vitesse augmentera, accroissant d’autant le stress exercé sur les « survivants ». Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Les multiples réinventions du mythique Tetris n’en finissent donc pas de nous étonner et de nous scotcher à nos écrans.

  • Testé sur Nintendo Switch à partir d’une version téléchargée (version 1.0.0)
  • Taille occupée : 0,451Go
  • Sortie le 14 février 2019 sur Nintendo Switch
  • Trailer de lancement

 

Travis Strikes Again : No More Heroes - Nintendo SwitchC’est l’histoire d’un mec qui se fait aspirer (ou téléporter, dématérialiser, appelez-ça comme vous voudrez) à l’intérieur d’un jeu vidéo. Ça vous rappelle quelque chose ? Tron bien sûr. Dans le cas de Travis Strikes Again : No More Heroes, vous incarnez un dénommé Travis Touchdown qui se retrouve donc aspiré à l’intérieur d’une console de jeux vidéo légendaire (mais jamais commercialisée) baptisée Death Drive Mk II. Et c’est parti pour des mégas bastons au travers de niveaux labyrinthiques, le tout ponctué de séquences narratives (qui ne seront pas sans rappeler au hasard le système de codec d’un certain Metal Gear Solid), sans oublier bien sûr les combats de boss. La marque de fabrique de Travis Strikes Again, se site avant tout du côté de son grand sens de l’hommage et de la dérision vis-à-vis des jeux vidéo, le tout au travers de son personnage-titre bien badass et de scénettes à l’unisson. Ainsi votre avatar se défroque et tire la chasse à l’intérieur de WC mobiles de chantier en guise de points de sauvegarde. Voilà pour l’ambiance ! Le titre n’entend certes pas révolutionner quoi que ce soit et bénéficie d’une progression par trop hiératique entre combats sans grande subtilité (à base de superpouvoirs à upgrader), de scènes de bla bla parfois très (trop) longues et de phases d’exploitation par moments très moroses. En contrepartie, la lettre d’amour qu’il déclame à l’univers vidéoludique dans son ensemble ne manquera assurément pas de ravir les amateurs de jeux vidéo.

  • Testé sur Nintendo Switch à partir d’une version téléchargée (version 1.0.2)
  • Taille occupée : 5,7Go
  • Sortie le 18 janvier 2019 sur Nintendo Switch
  • Trailer de lancement

 

SteamWorld Quest : Hand of Gilgamech - Nintendo SwitchEn matière d’heroic fantasy, il n’y pas que des dragons, des marcheurs blancs et des combats dans des nuits très obscures, il y a aussi des robots, des cartes à jouer, des paysages colorés et des histoires plus enjouées. À l’image de SteamWorld Quest : Hand of Gilgamech sorti en exclusivité sur Nintendo Switch. Il y est bien entendu question de chevaliers en armure, de duels, de magie et autres contes mais narrés ici avec un certain sens de l’autodérision enjôleur dès les premières minutes du jeu. Au début de l’aventure, vous incarnez Armilly, une chevalière plutôt du genre costaude et intrépide qui n’aime rien moins que raconter son histoire à voix haute, et Copernica, une alchimiste plus mesurée dans ses actes et ses propos. Nos deux aventurières à l’allure et au phrasée robotique sont en pleine cueillette aux champignons mais ne tardent pas à croiser en chemin moult individus, marchands pour certains, futurs compagnons d’armes pour d’autres, mais aussi et surtout adversaires pour la plupart. Outre les pérégrinations en quête de mille et une merveilles (cartes et autres trésors cachés) au gré de différents niveaux découpés comme autant de chapitres de l’histoire, le cœur du gameplay se situe dans sa mécanique de combat au tour par tour à base de… cartes à jouer. Dit comme ça, le principe peut sembler quelque peu saugrenu mais sitôt face aux premiers adversaires et aidé par un tutoriel bien senti, le concept dévoile rapidement toute l’étendue de ses possibilités. Chaque personnage de votre petite troupe dispose d’un deck de huit cartes maximums, chacune ayant des capacités offensives / défensives / magiques bien spécifiques et qui siéront plus volontiers à tel ou tel personnage. À vous d’équiper les bons persos avec les cartes appropriées. Lors des affrontements, vous pourrez choisir jusqu’à trois cartes au maximum par tour. S’ajoute à cela un principe de jauge à base d’engrenages ; l’utilisation de certaines cartes octroyant des points d’engrenages tandis que d’autres en consomment. Et bien entendu, plus une carte requiert de points d’engrenages, plus grande sera son efficacité. Toute la subtilité consistera donc à savoir, tel un joueur d’échec, ménager cette fameuse jauge et in extenso ses futures actions et ne pas se contenter de bourriner comme un malade avec toutes les cartes offensives de faible capacité dès le début des combats. Tout particulièrement face à des boss à la barre de vie bien plus conséquente que la vôtre. Outre ces combats stratégiques palpitants, SteamWorld Quest : Hand of Gilgamech parvient également à nous enchanter grâce à son univers visuel aussi soigné que bariolé et ses nombreux traits d’humour, le tout accompagné de sous-titres français d’excellente facture. Même si l’ensemble finit par être un peu trop rectiligne et répétitif par endroits, la vingtaine de chapitres (et environ autant d’heures de jeu) que durent les pérégrinations de nos valeureux chevaliers robots n’en demeurent pas moins un voyage bien agréable.

  • Testé sur Nintendo Switch à partir d’une version téléchargée (version 4.3.1.2)
  • Taille occupée : 0,94Go
  • Sortie le 25 avril 2019 sur Nintendo Switch
  • Trailer de lancement

 

Final Fantasy X | X-2 HD Remaster - Nintendo SwitchEn 2017, la saga Final Fantasy soufflait ses 30 bougies. La même année, la Nintendo Switch voyait le jour. Soit l’occasion pour toute une génération de nouveaux joueurs (mais aussi d’anciens) de (re)découvrir quelques-uns des épisodes les plus emblématiques de cette saga. Et 2019 d’être de toute évidence l’année où Square Enix a décidé de passer à la vitesse supérieure. En témoignent les sorties de Final Fantasy VII (mars), Final Fantasy IX (février), Final Fantasy XII – The Zodiac Age (avril) et Final Fantasy X/X-2 HD Remaster (avril), en attendant l’arrivée dans les mois à venir de Final Fantasy Crystal Chronicles Remastered. Autant dire que si vous n’avez jamais mis les pieds dans cette saga vidéoludique, vous êtes ici en présence de quelques-uns des épisodes les plus mythiques qui soient. Pour l’heure, c’est donc à FFX sorti initialement sur PS2 en 2001 au Japon (2002 en France) auquel nous avons pu nous adonner. Ou plus précisément à sa version X/X-2 HD Remastered sortie en 2014 sur PS3 et 2015 sur PS4 et qui débarque à présent sur Switch (et parallèlement sur XBO). Que dire sinon que les toutes premières minutes du jeu ont fait prendre à l’auteur de ses lignes un petit coup de vieux en se remémorant sa prime jeunesse alors qu’il jouait à l’épisode originel sur PS2. Pour autant, dix-sept ans plus tard, le charme opère toujours dès lors que retentissent les premières notes de musiques (que l’on pourra écouter au choix en versions originales ou réarrangées) tandis qu’apparaît à l’écran Tidus, l’avatar superstar de blitzball que vous dirigez et qui ne va pas tarder à tomber sur le charme de Yuna. Depuis le système de combat jusqu’aux incantations en passant par le soin apporté aux graphismes et aux musiques, c’est avec un plaisir indicible que l’on (re)plonge dans cette aventure au longs cours en vue de défaire Sin, l’antagoniste de l’histoire, dans cette déclinaison Switch tout ce qu’il y a de plus réussi. Prévoyez cependant un peu de place sur votre carte mémoire, ce remastered occupant tout de même 27Go dans sa version 100% dématérialisée.

 

Sniper Elite V2 Remastered - Nintendo SwitchLa dernière fois que nous avions snippé des Nazis à la pointe de notre fusil, c’était à l’occasion de la campagne d’Italie dans Sniper Elite 4 sorti début 2017. Deux ans plus tard, c’est au tour de Sniper Elite V2 d’avoir les honneurs d’une édition remasterisée sur les consoles actuelles : PS4, XBO et Switch. C’est précisément sur cette dernière plate-forme que nous avons eu l’occasion de chausser à nouveau nos boots de barbouze avant de foncer, tête baissée, dans une succession de missions visant à démanteler la fabrication des célèbres missiles V2 (d’où le titre de cet opus). Quiconque s’est déjà essayé à l’un des précédents épisodes sera en terrain connu puisque l’on retrouve le fameux principe du blocage de sa respiration permettant de stabiliser sa visée durant un certain laps de temps avant que votre rythme cardiaque ne commence à s’emballer. Puis, une fois le tir déclenché et pour peu que celui-ci fasse mouche, vous pourrez vous « délecter » de cette fameuse killcam qui montre en bullet time et façon rayon X quels organes vitaux votre projectile a transpercé. Ce principe fondateur du gameplay de la série trouve toutefois ses limites sur la console de Nintendo, et notamment en mode portable, où il n’est pas toujours évident de viser juste sur de très longues distances et où le tir « au jugé » se révélera souvent plus efficace qu’un tir en bloquant sa respiration. Sans être folichon, le lifting technique s’en sort avec les honneurs, y compris sur Switch, en dépit de quelques anicroches d’animation ici et là (notamment au niveau de votre personnage qui a parfois la tremblote en position accroupie). Si l’indulgence pourra également être de mise sur la progression particulièrement linéaire de l’ensemble (nous sommes très loin de la liberté d’approche de l’épisode 4 sus-cité), la plus grosse lacune de ce V2 réside indubitablement dans son IA totalement hiératique. On ne compte plus les fois où, en plein carnage, un soldat situé dans la pièce d’à côté est incapable de franchir le seuil de la porte (porte détruite par une explosion faut-il le préciser) pour venir vous en coller une entre les omoplates tandis qu’à contrario un autre situé à des centaines de mètres sera capable de vous repérer et de donner l’alerte à tous ses petits camarades alors que vous n’avez même pas encore ouvert le feu. Allez comprendre ! S’ajoute à cela des passages par trop bourrins où vous devrez troquer votre fusil de précision contre une grosse sulfateuse et vous aboutissez in fine à un opus en demi-teinte où les phases de sniper (très réussies) se retrouvent ternies par ces petits couacs de gameplay et de progression.

  • Testé sur Nintendo Switch à partir d’une version téléchargée (version 1.0.0)
  • Taille occupée : 6,9Go
  • Sortie le 14 mai 2019 sur PS4, XBO, PC & Nintendo Switch
  • Trailer de lancement

 

Brothers : A Tale of Two Sons - Nintendo SwitchSorti initialement en 2013 sur Xbox Live Arcade, PlayStation Network et PC avant d’être décliné ensuite sur une foultitude d’autres supports (PS4, XBO, iOS, Android), Brothers : A tale of Two Sons débarque à présent sur la petite dernière de Nintendo, la bien nommée Switch. Fruit du studio suédois Starbreeze, Brothers nous conte l’histoire (comme son nom l’indique) de deux frères partis en quête d’un remède afin de soigner leur père dans un univers au look moyenâgeux mâtiné d’un soupçon de fantastique. La singularité du titre consiste à diriger simultanément les deux frangins avec les deux Joy-Con, seul ou bien à deux (un Joy-Con chacun), la progression des personnages étant en effet jonchée d’obstacles à surmonter en duo. Si le titre se révèle extrêmement linéaire, extrêmement facile (même les quelques boss sont très simples à défaire) avec une rejouabilité quasi-inexistante (sinon la possibilité pour les complétistes de récolter tous les succès) et une durée de vie très ramassée (comptez 4 à 5 heures maxi pour en voir le bout), la richesse du jeu réside ailleurs. À commencer par le soin apporté aux décors (que l’on pourra admirer en s’asseyant sur des bancs qui surplombent de vastes étendus ici et là), aux animations des personnages ainsi qu’à la bande-son avec une mention toute particulière aux musiques mélancoliques à souhait. Mais le gros point fort du titre réside incontestablement dans ce que nous raconte ce Tale of Two Sons au travers de ce magnifique road-movie à deux. À savoir le passage à l’âge adulte avec un final d’une noirceur rarement vue dans un jeu vidéo et dont nous tairons bien entendu ici le dénouement. En espérant que le studio Starbreeze parviendra à éviter les noirs desseins financiers qui pointent à l’horizon pour nous livrer d’autres petites perles d’aventure narrative de ce genre.

  • Testé sur Nintendo Switch à partir d’une version téléchargée (version 1.0.0)
  • Taille occupée : 3,9Go
  • Sortie le 28 mai 2019 sur Nintendo Switch (disponible sur PS4, XBO, PC, iOS & Android)
  • Trailer de lancement

 

Team Sonic Racing - Nintendo SwitchTous ceux ayant déjà arpenté en long, en large et en travers le Mario Kart 8 Deluxe sorti voilà déjà deux ans de cela seront sans doute ravis d’apprendre l’arrivée sur la console de Nintendo de la célèbre mascotte de Sega. Et si les premiers tours de piste laissent sur le sentiment d’un jeu qui manque de patate et de vitesse, il ne faudrait pas, comme le dit si bien l’expression, se fier aux apparences. En effet, si de prime abord Team Sonic Racing ressemble (de loin) au jeu de karting du célèbre plombier moustachu, sitôt les premières courses bouclées, le véritable cœur du gameplay révèle toutes ses subtilités. À savoir le travail en équipe (comme son titre le laissait présupposer). Et plus précisément des équipes de trois pilotes chacune, coéquipiers qui pourront être « humains », tout comme vous, ou bien confiés à une IA pour une fois pas manchote. Le principe devient alors simple en apparence mais se révèle rapidement plus tactique qu’il n’y paraît. Sans oublier bien entendu votre dextérité de pilote et plus précisément dans l’art du drift dans les virages, chaque dérapage vous conférant un petit boost de vitesse. Dans le même ordre d’idée, une traînée jaune sur le sol sera le signal qu’un de vos coéquipiers vous devance et vous offre son « aspiration » en roulant très précisément sur ladite traînée. Même coup de boost si l’un de ces mêmes co-équipiers vous frôle alors que vous n’allez pas bien vite. Enfin, devenu quasiment un incontournable de ce type de jeux, les différents objets (armes offensives, défensives, etc.) collectés à même le circuit pourront eux-aussi être « transmis » à vos coéquipiers pour leur venir en aide. Non content d’offrir ce gameplay « coopératif » auquel on prend très vite goût, le titre n’est pas en reste sur le plan technique avec des circuits dans des environnements aussi fouillés que richement colorés tandis que côté bande-son, il sera bien difficile de ne pas sourire en entendant les nombreuses petites phrases que n’ont de cesse d’asséner vos co-équipiers à longueur de course, renforçant encore davantage le sentiment de cohésion sur la piste. À ce petit jeu-là, vous l’aurez compris, dans Team Sonic Racing, il ne faudra nullement diviser pour régner mais tout au contraire s’allier pour triompher.

  • Testé sur Nintendo Switch à partir d’une version commerciale (version 1.0.1)
  • Taille occupée : 0,4Go
  • Sortie le 21 mai 2019 sur PS4, XBO, PC & Nintendo Switch
  • Trailer de lancement
  • Analyse technique de Digital Foundry : Analyse n°1 & Analyse n°2

 

Resident Evil - Nintendo SwitchAu rythme où vont les choses, l’intégralité de la saga Resident Evil sera bientôt disponible sur Nintendo Switch. Capcom avait ouvert le bal fin 2017, quelques mois seulement après la commercialisation de la console, avec Resident Evil Revelations 1 & 2. Au cours du dernier E3, le consolier a profité de l’un de ses traditionnels Nintendo Direct pour annoncer l’arrivée en fin d’année de Resident Evil 5 & 6 dans un trailer qui se veut flippant mais pas trop. Quelques semaines avant cette grand messe annuelle du jeu vidéo, c’est un tir groupé Resident Evil, Resident Evil 0 et Resident Evil 4 qui débarquait sur Switch. Nous ne nous attarderons guère sur le n°0 sorti à l’origine en 2003 sur GameCube et dont l’intrigue se déroule, comme son nom l’indique, juste avant les évènements du manoir du n°1. La nouveauté consiste ici dans la possibilité de basculer à la volée entre les deux personnages jouables mais pour le reste, cet épisode très routinier ne propose rien de bien nouveau. L’opus originel en revanche reste un must have dans toute vidéo-ludothèque qui se respecte. Certes le gameplay très rigide, les angles de caméra fixes, les ouvertures de portes et les jumpscares sont archi connus mais l’ambiance générale fonctionne toujours à la perfection. Paru à l’origine en 2005 sur Gamecube, le n°4 venait briser quasiment tous les codes fondateurs : exit les caméras fixes (on se retrouve désormais avec une vue TPS), le système de sauvegardes (désormais illimitées) et même… les zombies (remplacés par des villageois et autres moines en proie à un mal bien étrange) ! Pour un peu, s’il n’y avait eu le personnage de Leon Kennedy, on en serait presque venu à se demander s’il s’agissait bien d’un épisode de Resident Evil ! Pour autant, en dépit de quelques réserves (un scénario portnawak et des passages hyper bourrins qui n’ont définitivement plus grand-chose à voir avec l’esprit originel de la saga), cette révolution s’avère des plus salutaires et ce n°4 reste sans doute l’épisode le plus marquant de tous après l’opus originel. Proposés dans leurs versions « remasterisées », les trois épisodes en question ronronne tranquilou sur Switch. Encore heureux pourrait-on dire puisqu’il s’agit stricto sensu des mêmes versions que celles ressorties sur PS4 / XBO au cours des dernières années et qui proposaient des textures « d’époque » assez éloignés des standards graphiques actuels. Mais après tout, cela fait partie du charme « vintage ». Prévoyez tout de même un peu de place puisque chacun de ces nouveaux venus occupe la bagatelle de 15Go en moyenne. À ce rythme-là, il faudra bientôt une carte mémoire dédiée à la saga Resident Evil sur Switch.

  • Testé sur Nintendo Switch à partir de versions téléchargées (version 1.0.0)
  • Taille occupée :
    • Resident Evil : 14,4Go
    • Resident Evil Zero : 13,5Go
    • Resident Evil 4 : 12Go
  • Sortie le 21 mai 2019 sur Nintendo Switch (disponible sur PS2, PS3, PS4, X360, XBO, PC, Gamecube, Wii, Wii U)
  • Trailer de lancement : Resident Evil, Resident Evil Zero, Resident Evil 4

 

Devil May Cry - Nintendo SwitchUn peu plus de trois mois après la sortie du cinquième opus sur PS4, XBO et PC (cf. un peu plus bas dans ce dossier), voici que Namco nous gratifie du tout premier Devil May Cry, cette fois-ci sur la console de Nintendo. Stricto sensu, il ne s’agit pas vraiment de l’opus originel qui vit le jour en 2001 sur PlayStation 2 mais de sa version « HD Remastered » sortie en 2012 sur PS3 et Xbox 360 et déclinée l’an passé sur PS4 et XBO (mais sans véritable upgrade technique cette fois, ces deux dernières versions étant plus proche d’un copier/coller qu’autre chose). Et cette version Switch de reprendre à l’identique cette même version HD avec ses forces et ses faiblesses. Commençons tout d’abord par les choses qui fâchent (un peu), à savoir des menus qui restent définitivement scotchés au format 1.33 (les vieux de la vieille pourront éventuellement apprécier ce format carré vintage) et des cinématiques en basse résolution. Ce dernier point fait déjà un peu plus « tâche » au milieu des graphismes qui avaient quant à eux bel et bien bénéficié d’un petit lifting HD bienfaiteur. À condition toutefois de ne pas trop chercher à comparer les graphismes en question d’une autre époque (bientôt 20 piges rappelons-le !) et dont certaines portions manquent parfois de netteté avec ceux du cinquième opus sus-cité, beaucoup plus travaillés et colorés et en phase avec les standards d’aujourd’hui. Par ailleurs, ne vous attendez à rien de nouveau si vous avez déjà poncé le jeu sur l’une des précédentes générations de console, le contenu de cette mouture Nintendo Switch étant rigoureusement identique. Pour le reste, le rendu et le framerate font le job sans la moindre anicroche et c’est avec un plaisir renouvelé que l’on se replonge dans les entrailles de l’opus à l’origine de cette mythique saga très librement inspirée de la Divine Comédie (mais alors vraiment très librement !).

  • Testé sur Nintendo Switch à partir d’une version téléchargée (version 1.0.0)
  • Taille occupée : 9,2Go
  • Sortie le 24 juin 2019 sur Nintendo Switch (disponible sur PS2, PS3, PS4, X360, XBO, PC)
  • Trailer de lancement

 

Si vous aimez (beaucoup) lire

Steins;Gate Elite - Playstation 4Adepte de mangas à ses heures perdues et passionné de jeu vidéo depuis sa plus tendre enfance, l’auteur de ces lignes avait donc fort logiquement entendu parler de la série Steins;Gate qui vit le jour il y a une petite dizaine d’années de cela mais sans jamais pour autant s’être penché plus que ça sur le sujet. L’arrivée d’un nouvel opus sur PlayStation 4 (et Switch) fut donc l’occasion toute trouvée de réparer ce tort. Et disons-le tout de go, l’expérience procurée par ce Steins;Gate Elite fut pour le moins « déstabilisante ». Si les thématiques abordées avaient de quoi interpeller de prime abord puisqu’il y est question d’une machine à voyager dans le temps inventée par hasard par un savant un peu excentrique (et non, il ne s’agit pas d’une DeLorean), invention qui va permettre à notre avatar de « réparer » certaines erreurs en altérant le continuum espace-temps, lesdites altérations sont dans les faits assez limitées. Steins;Gate Elite appartient en effet au genre dit du visual novel qui, comme son nom l’indique (ou pas), place le joueur avant tout face à un animé et moins un jeu vidéo. Le gameplay y est ainsi réduit à la portion congrue, pour ne pas dire infinitésimale, et consiste la plupart du temps à appuyer sur la croix pour lire le texte suivant, passer à la séquence suivante ou encore effectuer des choix très sommaires lors des différents embranchements narratifs. Ni vraiment un jeu vidéo, ni vraiment un japanime, le genre s’adressera donc avant tout à une frange bien précise de gamers. De ceux qui de surcroît pratiquent couramment le japonais et/ou l’anglais puisque Steins;Gate Elite est proposé uniquement en japonais sous-titrés anglais.

  • Testé sur PS4 Pro à partir d’une version téléchargée (version 1.00)
  • Taille occupée : 14,94Go
  • Sortie le 19 février 2019 sur PS4, PC & Switch
  • Trailer de lancement

 

Fantasy Land

Kingdom Hearts III - Playstation 4Si vous aimez les films d’animation Disney. Si vous aimez les jeux vidéo Final Fantasy. Alors, il y a fort à parier que Kingdom Hearts III soit fait pour vous puisqu’il s’agit ni plus ni plus que de la réunion de ces deux univers au sein d’un seul et même jeu. Pour autant, précisons d’entrée de jeu que l’auteur de ces lignes n’avaient jamais mis les pieds dans l’univers en question. Qu’à cela ne tienne puisque de petits résumés vidéo intitulés The Story So Far sont disponibles afin de raccrocher les wagons. Ensuite, à nous les joies des nombreuses heures d’action / plateforme / RPG où votre avatar, Sora, au look très Final Fantasy donc, affublé de ses deux acolytes (Donald et Dingo) vont se balader dans des univers très chatoyants et croiser sur leur route un bestiaire Disney aussi foisonnant que réjouissant, depuis les héros Pixar (Toy Story) jusqu’à ceux des Mondes de Ralph en passant par Hercules, Raiponce et autres La Reine des neiges. Et si tout n’est pas encore parfait techniquement parlant (où est donc le HDR pour sublimer tout cela ? le framerate qui tressaute par endroits, y compris sur PS4 Pro ou encore la caméra parfois à la peine pour suivre le rythme), force est toutefois de reconnaître qu’on en prend plein les yeux et les oreilles à arpenter ce best of des univers Disney dans laquelle vous n’êtes plus simplement spectateur mais joueur. Quant à ceux qui ne seraient pas encore totalement rassasiés, sachez qu’il existe une compilation réunissant les deux précédents volets baptisée Kingdom Hearts HD 1.5 + 2.5 Remix tandis qu’une giga compil réunissant tous les opus précédents de la saga et baptisée fort à propos Kingdom Hearts : The Story So Far sera disponible en Europe (et donc en France) le 29 mars 2019. Une dernière remarque à l’attention des plus jeunes : le jeu est uniquement en anglais avec sous-titres français et ne propose donc pas de doublage dans la langue de Molière.

 

Final Fantasy XII : The Zodiac Age - Xbox OneSorti initialement sur PlayStation 2 en 2006, Final Fantasy XII fit l’objet d’une version remaniée / améliorée l’année suivante baptisée Zodiac International avant d’être transposé / remasterisé dix ans plus tard sur PlayStation 4 sous le pseudonyme de Zodiac Age. C’est cette dernière mouture qui débarque à présent sur Nintendo Switch et Xbox One, deux semaines après Final Fantasy X/X-2 HD Remaster (cf. notre chronique un peu plus haut dans cet article). C’est sur la console de Microsoft que nous avons pu tester la chose (les codes pour la Switch ayant été pris d’assaut par les journaleux au grand dam de l’auteur de ces lignes). Sur le fond, nous ne reviendrons pas sur l’histoire en elle-même située dans le monde imaginaire d’Ivalice où trois royaumes se mettent joyeusement sur la tronche et où vous incarnez un chapardeur répondant au nom de Vaan qui se rêve pirate de grands chemins. Sur la forme en revanche, FFXII marqua la saga d’une pierre blanche en ce sens qu’il en révolutionna le gameplay. Exit les combats au tour par tour qui vous tombent dessus par hasard, exit également les longues cinématiques contemplatives, le gameplay de FFXII se veut tout en continuité : vos adversaires potentiels sont visibles à l’avance à l’écran, les affrontements se déroulent en temps réel avec la possibilité de « programmer » les comportements de vos compagnons d’armes grâce au système dit de gambit. Cette révolution du gameplay s’accompagne d’un remaniement visuel avec des graphismes beaucoup moins chamarrés que FFX et FFX-2 et un croisement entre heroic fantasy et SF qui fonctionne plutôt bien. Sans surprise, ce portage Xbox One est une réussite visuelle sans la moindre anicroche (l’absence d’option HDR est assez compréhensible pour un titre aussi vintage) tandis que côté son, le spectacle musical est, comme toujours pour un Final Fantasy, de grande qualité avec la possibilité de choisir entre la version japonaise ou la version anglaise avec sous-titres français. Avis aux amateurs, sachez que le festival Final Fantasy ne s’arrête pas là puisqu’au cours du dernier E3, un remaster de FFVIII a été annoncé pour la fin d’année tandis que le très attendu remake de FFVII a été confirmé pour une sortie le 3 mars 2020. Soit une refonte complète de l’un des épisodes les plus mythiques de la saga qui se décomposera même en plusieurs volets. Rien que ça !

 

Top Gun

Ace Combat 7 : Skies Unknown - Playstation 4Pour être tout à fait honnête, l’auteur de ces lignes n’avait plus mis le nez dans un Ace Combat depuis l’époque de la PlayStation première du nom à la fin des années 90 (tout cela ne nous rajeunit pas !). L’arrivée d’un nouvel opus sur PlayStation 4 était donc l’occasion toute trouvée pour un petit rappel mémoire. Mais dans l’absolu, la saga étant davantage orientée « arcade », la prise en mains n’est nullement un obstacle en soi (nous ne sommes pas ici en présence d’un Flight Simulator autrement plus complexe à appréhender) même si dans l’absolu nous n’aurions pas craché sur un petit tutoriel avant de nous lancer dans notre baptême du feu et de l’air. Et quel baptême ! Si les passages au ras du sol ne sont pas forcément le point fort visuel de Ace Combat 7 avec des formes géométriques un peu trop sommaires, il en va tout autrement en haute altitude avec des graphismes soignés et une fluidité à toute épreuve, permettant ainsi de se perdre au milieu des nuages (avec les petites gouttes de pluie sur le cockpit qui vont bien) et les multiples conditions climatiques (orages, tempêtes, etc.) comme autant de possibilités de pimenter nos dogfights. L’ambiance sonore n’est pas en reste pour nous immerger au cœur de nos virées aériennes avec des musiques tantôt reposantes tantôt énergiques, le tout accompagnés des incontournables bip bip du radar pour nous avertir lorsque nous avons verrouillé une cible, ou au contraire lorsque c’est nous qui risquons d’avoir chaud aux fesses par l’un des missiles adverses. Les différentes missions (raids, escortes, etc.) sont entrecoupées d’un petit storytelling qui nous raconte l’histoire d’Avril, mécano apprentie-pilote et fille d’un héros de la guerre sur fond de conflit entre différents pays. Rien que de très classique à ce niveau-là mais les différentes cinématiques permettent néanmoins d’apporter un minimum de liant à l’ensemble. La vraie grosse nouveauté réside toutefois dans le mode VR qui risque bien de vous retourner le cœur de par les sensations procurées. Dommage toutefois qu’il ne soit pas possible de parcourir l’intégralité du jeu de la sorte (comme ce fut le cas par exemple pour Resident Evil 7) puisque la partie VR n’excède guère les deux heures de jeu. Notons pour finir que Ace Combat 7 n’est disponible qu’en version japonaise ou anglaise (avec sous-titres français).

 

Zombies (Ultra) HD

Resident Evil 2 (Remake) - Xbox OneDepuis ses débuts sur la première PlayStation en 1996, Resident Evil n’a eu de cesse de donner naissance à une impressionnante quantité de rejetons, sous la forme de suites ou de remakes, voire même de remakes de suites. Ainsi en 2015, le tout premier épisode avait eu les honneurs d’une version HD Remaster suivi en 2016 d’une compilation baptisée Resident Evil Origins Collection. En 2017, c’était au tour de Resident Evil 7 de venir chambouler les us et coutumes de la saga en proposant un épisode en forme de FPS très réussi (voire même carrément flippant sur PS VR). Début 2019, c’est à présent au tour de Resident Evil 2 de passer par la case « lifting ». Et quel lifting ! Si les puristes s’étoufferont sans doute devant le changement majeur de gameplay où les angles fixes de caméra faisant la part belle au hors-champ qui ont valu ses lettres de noblesse à cette saga mythique ont désormais cédé la place à une vue en TPS, force est de constater que cette cure de jouvence n’a nullement amoindri la qualité première de la série : nous faire flipper. Le mérite en revient avant tout au véritable tour de force technique accompli. Si le principe du gameplay consistant à choisir d’incarner Leon Kennedy, flic de Racoon City ou Claire Redfield, partie à la recherche de son frérot, nous rappelle bien que nous sommes en présence de Resident Evil 2, c’est en revanche le jour et la nuit entre le jeu originel de 1998 et cette mouture 2019 tant le relooking opéré est à tomber à la renverse de bonheur. Sur Xbox One X, support sur lequel nous avons pu tester la chose, c’est caviar à tous les niveaux avec une multitude de paramétrages possibles tant sur le plan technique qu’en termes de gameplay : doublage japonais, anglais, français, tous de très grande qualité, possibilité d’activité ou non le grain photographique (nous avons mis sur ON bien sûr histoire de renforcer le côté craspec de l’ensemble) sans compter la compatibilité HDR de l’image ou encore le son en Dolby Atmos. L’emballage technique tant sur le plan visuel que sonore est de toute beauté et nous ne serions que trop vous conseiller de jouer à ce Resident Evil 2 Remake le soir dans le noir. Ambiance garantie. Seul petit accroc : le côté uncanny valley des personnages lors des cinématiques. Mais pas de quoi refroidir notre enthousiasme pour autant. En attendant la sortie pour le 21 mai de Resident Evil 0, Resident Evil 1 et Resident Evil 4 sur Nintendo Switch.

  • Testé sur Xbox One X à partir d’une version téléchargée (version 1.0.2.0)
  • Taille occupée : 21,9Go
  • Sortie le 25 janvier 2019 sur PS4, XBO & PC
  • Trailer de lancement
  • Analyse technique de Digital Foundry : Analyse n°1 & Analyse n°2

 

Metro Exodus - Playstation 4Si vous aimez les ambiances post-apocalyptiques où la quasi-totalité de l’espèce humaine a été rayée de la carte après une troisième guerre mondiale laissant la surface du globe en proie aux radiations nucléaires et à des mutations génétiques ayant donné naissance à des créatures cauchemardesques dignes de Je suis une légende (au hasard), alors Metro Exodus a de fortes chances de vous « séduire ». Nous plaçons volontairement ce dernier qualificatif entre guillemets tant le titre du studio ukrainien 4A Games, sous ses atours de divertissements vidéoludiques, parvient à nous interpeller sur la survie au lendemain d’un cataclysme nucléaire d’une telle ampleur (qui a dit Tchernobyl ?). Et qu’importe si la narration du jeu flirte parfois avec des clichés dignes des bons gros blockbusters hollywoodiens bas de plafond, ce qui importe dans Metro Exodus, c’est avant tout l’art et la manière dont les développeurs parviennent à nous immerger au cœur de cet univers. Et de fort belle manière pourrait-on même dire tant l’emballage visuel (et sonore) est une véritable merveille (surtout en HDR sur PS4 Pro, support sur lequel nous avons pu tester le jeu). Mais une merveille qui vous filera des sueurs froides lorsque vous avancerez avec quelques munitions seulement dans votre flingue, le faible faisceau d’une lampe pour percer l’obscurité et votre masque dont le niveau d’oxygène diminue lentement mais sûrement et tandis que des bruits tout sauf rassurants et des ombres inquiétantes surviennent au loin. C’est là que réside la plus grande réussite de Metro Exodus : parvenir à vous foutre le trouillomètre à zéro, surtout lors des phases souterraines, tandis que les séquences en surface avec sa météo capricieuse (brouillard, tempête, etc.) ne seront guère plus rassurantes. Jusqu’à présent, l’auteur de ces lignes n’avait pas jugé utile de se pencher sur les deux précédents opus, Metro 2033 (2010) et Metro : Last Light (2013), croyant à un énième FPS lambda. Au regard des qualités de ce Metro Exodus, un petit retour en arrière va rapidement s’imposer, voire même un petit tour du côté des romans signés Dmitri Gloukhovski à l’origine de la licence vidéoludique. À bon entendeur.

 

World War Z - Xbox OnePetit rappel des faits pour les retardataires. Au commencement de World War Z, il y a le bouquin écrit par Max Brooks publié en 2006 (2009 en France), excellent roman qui, sous couvert d’un récit post-apo où une pandémie mondiale transforme les humains en zombies particulièrement véloces, brosse un portrait géo-politico-social d’une rare acuité (si vous ne l’avez pas déjà lu, nous vous le recommandons très chaudement). Puis en 2013, il y a World War Z, le film interprété par un Brad Pitt en mode superstar omnipotente (il en est le producteur via sa boite de prod Plan B Entertainment), une adaptation sur grand écran reniée par l’auteur en personne qui délaisse totalement le fond pour fournir un film tout public (très peu de sang et de gore) à grand spectacle ($190M de budget) et politiquement correct. C’est sans aucun doute le succès en salles du long-métrage ($540M de recettes) et l’appétence grandissante du public pour les zombies (cf. la véritable hype autour de la série The Walking Dead, avant que le soufflet ne retombe) qui aura poussé le studio Saber Interactive à se lancer à son tour dans une déclinaison mais sous la forme d’un jeu vidéo à présent. Que dire sinon que là-encore, de World War Z, le bouquin et le jeu ne partagent plus qu’une seule chose : le titre. Pour le reste, nous sommes ici en présence d’un titre « bête et méchant » pourrait-on dire. De ceux qui consistent à laisser complètement votre cerveau au vestiaire et à tirer sur tout ce qui bouge. En l’occurrence des hordes grouillantes de zombies (toujours aussi rapides) au cours de différentes « missions » aux quatre coins du globe (New York, Jérusalem, Moscou et Tokyo). Visuellement parlant, à condition de ne pas y regarder de trop près pour ne pas voir les grosses ficelles (les nuées de zombie donnent la sensation d’avancer sur un tapis roulant), le résultat est plutôt convaincant et nécessitera un minimum de stratégie pour préparer ses défenses (tourelles-mitrailleuses automatiques, grillages électrifiés, clôtures de barbelés, etc.) afin de ne pas se retrouver submergé par le nombre. C’est bourrin au possible, pas fin pour deux sous mais ça défoule bien pour quiconque aiment à exploser du zomblard pour se « détendre » sur son temps-libre.

  • Testé sur Xbox One X à partir d’une version téléchargée (version 1.0.0.3)
  • Taille occupée : 14,9Go
  • Sortie le 16 avril 2019 sur PS4, XBO & PC
  • Trailer de lancement

 

L’Enfer de Dante

Devil May Cry 5 - Playstation 4Mine de rien, abstraction faite du reboot (DmC sorti en 2013) et autres remasters qui ont pullulé depuis le début de la décennie, le précédent épisode canonique de la série Devil May Cry remonte déjà à 2008. Autant dire une éternité. Qu’à cela ne tienne, le célèbre Dante est de retour, certes un peu grisonnant et barbe (grisonnante elle-aussi) de trois jours mais il n’a rien perdu de sa superbe. Ni même de sa cool attitude si caractéristique de la saga. Et la scène d’ouverture tout en ralentie à la sauce bullet time au cours de laquelle défilent les crédits du jeu (et fera penser, au hasard, à celle du film Deadpool) de nous rappeler combien la saga qui vit le jour en 2001 sur PlayStation 2 se veut totalement décomplexée, peu importe les hordes de monstres qui déferlent sur le héros. Ou plus précisément les héros puisque c’est bien là la grosse nouveauté de ce cinquième opus, le joueur n’incarne plus uniquement le seul fossoyeur des enfers mais également deux de ses acolytes : V armé d’une panthère et d’un rapace et Nero armé d’un bras mécanique multifonctions. Soit autant de nouvelles possibilités de gameplay et de façon de dézinguer des créatures dans la plus pure tradition de la série, à savoir de la façon la plus « stylée » possible et non pas uniquement en bourrinant comme un malade sur toutes les touches. Pour les néophytes, ces différentes possibilités (attaques, esquives sans oublier le plus important, à savoir les combos) sont rappelées à l’aide de petits didacticiels au cours des premières passes d’arme. Libre à vous ensuite de donner de laisser vagabonder votre imagination (et votre dextérité) au pad pour obtenir la meilleure note possible à la fin de chaque niveau. Des niveaux et plus généralement des graphismes qui ne manquent pas de gueule, bien aidés il est vrai par un mode HDR qui booste les couleurs (avec une fois encore la possibilité d’ajuster le niveau de luminosité mais aussi les dominantes rouges et bleus comme sur beaucoup d’autres jeux vidéo Capcom compatibles HDR), le tout avec un framerate qui tient excellemment bien la route. Autre point positif : la possibilité de choisir entre la version anglaise et japonaise (avec sous-titres français bien entendu). Autant dire un retour aux affaires réussi sur toute la ligne pour cette cinquième virée en enfer de Dante.

 

Iron Man

Anthem - Playstation 4Notre tout premier contact avec Anthem au cours de la phase de beta qui s’est déroulée début février, soit quelques semaines seulement avant la sortie officielle, nous avait laissé sur un sentiment quelque peu mitigé avec notamment un framerate très fluctuant sans compter un méchant bug sonore qui avait réduit quasiment au silence toute la bande son du jeu. De bug il en était toujours question au moment de la sortie le 22 février et notamment de méchants crashes du côté de la PlayStation 4 qui ont même amené Sony à rembourser les joueurs concernés. Autant dire que c’est avec une certaine fébrilité que l’auteur de ces lignes débuta le test d’Anthem sur le monolithe noir du géant nippon (bah oui, voire sa console planter, ça ne fait jamais très plaisir). Pour autant et après un gros week-end passé sur la version 1.05 depuis la PS4 Pro, pas de plantage à l’horizon tandis que les différents pépins techniques relevés quelques semaines plus tôt n’étaient plus que de l’histoire ancienne. Dans Anthem, vous incarnez un freelancer, une sorte de croisement entre un mercenaire et un soldat, où votre héros (ou héroïne, à vous de choisir au début) est engoncé dans un exosquelette qui ne sera pas sans rappeler celui d’un certain Iron Man. À vous dès lors les joies des vols aux quatre coins d’une planète au design mi-SF mi-fantasy particulièrement travaillé pour accomplir les différentes missions (en solo ou en multi en ligne) qui vous seront confiées et combattre toutes sortes de créatures. La grosse force d’Anthem réside indubitablement dans sa facilité de prise en mains et la sensation de se croire vraiment dans la peau de Tony Stark, aussi bien lors des phases de vol (dans les airs, dans les grottes, sous l’eau, etc.) que lors des combats à base de combos tirs / corps-à-corps. Soit deux pendants du gameplay particulièrement grisants au milieu de décors d’une beauté vraiment époustouflantes (même si l’on mettra un petit bémol sur le rendu HDR dans les aires de jeu les plus sombres). Ce sentiment d’euphorie va toutefois se trouver quelque peu terni, et ce pour plusieurs raisons. Primo, comme bien (trop) souvent, ne vous attendez pas à un scénario à la hauteur. Vous êtes le gentil face à un gros méchant baptisé « L’observateur » qu’il faudra occire mission après mission. Point barre. Un point d’autant plus regrettable que la mocap et le doublage (en VO surtout) sont de grande qualité. Deusio, lesdites missions finissent rapidement par se ressembler un peu toutes. Et tertio, attendez-vous à des chargements à tirelarigot : au début de la mission, à la fin de la mission, lorsque vous arrivez au Fort Tarsis (le hub central du jeu où vous conversez avec les PNJ et trouvez vos prochaines missions) mais aussi lorsque vous accédez à la Forge, là où vous pourrez améliorer les capacités de votre freelancer. Même sur notre PS4 Pro équipée d’un disque dur SSHD, le temps finit par devenir long dès lors qu’il faut poireauter plusieurs dizaines de secondes à chacun de ces (nombreux) chargements. Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant tant ce premier acte d’Anthem laisse entrevoir moult possibilités. En espérant que les futures mises à jour (et les actes suivants annoncés sur la feuille de route) viendront corriger / améliorer tous ces petits travers et confirmer ainsi toutes ces belles promesses.

 

Le plastique c’est fantastique

La Grande Aventure LEGO 2 - Playstation 4Bon alors c’était comment La Grande Aventure Lego 2 ?
– Mini moi ado : ben, plutôt pas mal
C’est tout ?
Ben oui
Et toi ?
– Mini moi 6 ans : Ah oui c’était bien. J’ai bien rigolé. C’était une bonne suite.
Et bien voilà, prends exemple sur ton petit frère espèce de sapajou. Et sinon ce jeu, c’est comment ? Aussi sympa que le film ?
À part quelques digressions, le jeu suit assez fidèlement les péripéties du film. La prise en main est immédiate et très intuitive. On adore retrouver les personnages du film ainsi que les enjeux développés à l’écran (nouvelle menace sur Bricksburg, les vraix-faux ennemis en la personne des Duplos…). Les combats ont une maniabilité améliorée par rapport au premier épisode et une fois que l’on a libéré les amis kidnappés ainsi que le fameux Maître Constructeur, on peut créer son propre monde et tout et tout.
Heu attends la, tu as été sur le site officiel et tu es en train de me débiter les accroches marketings du jeu, c’est ça ?

Moi en tout cas j’ai déjà passé deux niveaux et je m’éclate papa. Et puis avec Sapajou on a fait deux vidéos « Let’s play » sur la chaîne YT que j’ai créée. Tu peux les visionner ici et !
😲Bon, je crois que je vais aller me coucher moi !SG

  • Testé sur PS4 à partir d’une version éditeur (version 1.01)
  • Taille occupée : 10,24Go
  • Sortie le 27 février 2019 sur PS4, XBO et PC & Switch (uniquement en démat)
  • Sortie le 26 mars sur Switch en version physique
  • Trailer de lancement

 

God Bless America

The Division 2 - Xbox OneAprès avoir mis New York à feu et à sang, le virus répondant au doux nom de « poison vert » a migré plus au sud pour réserver le même sort à Washington D.C. Trois ans quasiment jour pour jour après le premier opus, The Division 2 pose donc ses bagages dans la capitale étatsunienne. Et autant le préciser d’entrée de jeu, tout comme son prédécesseur, ce n’est nullement par son scénario que cette suite s’illustrera. Il y est en effet une nouvelle fois question de différents clans qui pillent et tuent dans la joie et l’allégresse, semant incidemment la terreur dans les rues. Des rues que vous, membre de l’illustre Division du titre et vos compagnons d’armes, allez devoir « nettoyer » de toute cette vermine et ainsi rétablir l’ordre dans la ville, pâté de maison par pâté de maison, quartier après quartier. Si la ligne narrative demeure donc inchangée, les trois années qui séparent le premier opus de cette suite auront toutefois donné tout loisir au studio suédois Massive Entertainment (racheté par Ubisoft en 2008) de peaufiner son attirail et d’aboutir ainsi à un n°2 encore plus affuté. À commencer par le lieu des affrontements. Là où le New York hivernal du n°1 donnait parfois l’impression d’arpenter les mêmes arcanes bien parallèles et perpendiculaires, la Washington estivale de The Division 2 s’ouvre désormais sur une topographie autrement plus diversifiée, rehaussée si l’on puit dire par le soin apporté dans l’art de « souiller » les moindres recoins de la ville, désormais jonchée de tout un tas de débris, de véhicules et d’édifices à l’abandon tandis que la végétation (et quelques animaux de ci de là) a commencé à reprendre ses droits sur le béton érigé par l’homme. Visuellement parlant, c’est pour le moins époustouflant avec un gros boulot sur les jeux de couleurs, notamment sur les cycles jours / nuits, le tout renforcé par un HDR du plus bel effet même si sur ce dernier point nous aurions préféré une image de référence en plein écran afin d’ajuster le niveau de luminance et celui de blanc comme ce fut le cas sur les deux derniers Assassin’s Creed (Origins et Odyssey). Dans tous les cas, le moteur graphique du studio, Snow Drop, fait une nouvelle fois des merveilles. Pour le reste, au milieu de cette « luxuriance » visuelle, le gameplay reste toujours aussi jouissif, permettant des fusillades bien nerveuses aux quatre coins de la ville au cours desquelles il faudra précisément savoir profiter de tous les éléments du décor en vue de s’abriter les miches des tirs ennemis. D’autant plus que lesdits ennemis sont, pour une fois, loin d’être cons puisque l’I.A. saura à son tour faire tout ce qu’elle peut pour vous repérer et vous débusquer. Comme dans le premier opus, lesdits affrontements vous permettront de gagner en expérience et in extenso d’augmenter tout votre attirail. Et pas uniquement vos armes mais tout votre équipement, depuis vos protections corporelles jusqu’à vos compétences (au nombre de huit). Le tout étant par ailleurs personnalisable et upgradable à souhait à tel point qu’on finirait presque par s’y perdre dans la profusion de sous-sous-menus donnant accès à tous ces ajustements. Autre petit reproche, d’ordre technique celui-là, à l’heure où nous avons testé le titre (sur Xbox One X), on observait encore parfois quelques petites anicroches (clipping et micro-freeze, notamment lorsque l’on arrive au bout d’une mission). Mais gageons que tout ceci sera rapidement corrigé au fil des différents patches dans les semaines / mois à venir. Rien à redire en revanche sur le plan acoustique avec une bande-son d’une très grande richesse et mixée avec précision en multicanaux. À tel point qu’il n’est pas rare de pouvoir discerner à l’oreille dans quelle direction se déroule une fusillade rien qu’à la spatialisation des tirs qui retentissent au loin dans telle ou telle enceinte. S’ajoute à cela la possibilité de pouvoir jouer au choix en anglais (il faudra alors télécharger le pack de langue correspondant, comptez environ 1Go de données) ou en français. Non vraiment, aussi bien sur le plan visuel que sonore mais également en termes de gameplay, The Division 2 vise en plein dans le mille. Gageons dès lors qu’un futur (et hypothétique) The Division 3 haussera encore le niveau sur les futures consoles qui verront le jour… d’ici trois ans (ou moins). Quant à la future cité aux prises avec la pandémie anticapitaliste, les paris sont ouverts.

 

La mort vous va si bien

Sekiro : Shadows Die Twice - PlayStation 4Pour avoir déjà tâté des jeux précédents du studio FromSoftware, en l’occurrence la trilogie Dark Souls mais aussi Bloodborne, nous savions pertinemment que leur nouveau titre serait tout sauf un long fleuve tranquille. À l’arrivée, nous étions très en deçà de la réalité et après plusieurs heures de jeu, nous en sommes même venus à nous interroger : Pourquoi ai-je demandé à chroniquer ce jeu ? Suis-je trop vieux pour ces conneries ? Suis-je vraiment sado-maso à ce point ? Car il faut bien l’admettre, Sekiro : Shadows Die Twice est hard, très hard, vraiment méga hard. À tel point que le dernier né du studio a ravivé le débat d’une certaine forme d’élitisme au sein des jeux vidéo avec d’un côté ceux qui déclarent, telle cette review du magazine Variety que « la difficulté porte atteinte à ce chef-d’œuvre » tandis que d’autres, tel le réalisateur du non moins remarquable God of War, déclare que « l’accessibilité n’a jamais été un compromis ». Mais revenons-en à nos moutons. Ou plus précisément à notre Loup, le rônin que vous incarnez en plein Japon féodal et qui par quelque pouvoir mystique va disposer du don de revenir d’entre les morts. Et ça tombe plutôt bien car dans Sekiro, vous allez passer de vie à trépas à d’innombrables reprises. Quelques changements plutôt bien sentis le démarquent des précédentes productions FromSoftware, et notamment l’usage d’un grappin pour se la jouer façon Spider-Man mais aussi la possibilité de sauter. Des modifications du gameplay qui confèrent à votre avatar une agilité bienvenue tandis que l’infiltration fait également son entrée, permettant ainsi de se défaire discrètement de certains adversaires sans alerter ses petits camarades. Ce qui sera toujours ça de pris pour la suite. L’autre changement majeur concerne la disparition de la jauge d’endurance au profit d’une jauge de « contre » qui vous autorise, comme son nom l’indique, à « contrer » un certain nombre d’assauts (certains, notamment face aux boss, ne peuvent cependant être contrés et devront de facto être esquivés). Lorsque ladite jauge est pleine, vous êtes bon pour vous en prendre plein la gueule. Et lorsque l’on sait à quel point les ennemis, même les plus insignifiants, peuvent faire très mal dans les jeux FromSoftware, mieux vaut garder un œil rivé sur la jauge en question. Il faudra donc en permanence user de stratège pour savoir quand contrer, quand esquiver et quand se placer à distance afin de reprendre son souffle ; i.e. laisser sa barre de contre se vider à nouveau sachant que bien entendu vos adversaires en font de même pendant ce temps-là, sinon ça serait trop facile ! Mais le véritable challenge de Sekiro et son arme à double tranchant, ce sont bien ses boss. C’est par eux que la mort arrivera le plus souvent, vous faisant alors perdre la moitié de vos ressources (expérience et argent) sans aucune possibilité de les récupérer. Un postulat d’autant plus amer que les boss en question sont bien souvent capables de vous envoyer ad patres en deux ou trois coups seulement. C’est également par ces mêmes boss (secondaires ceux-là) que possibilité sera offerte d’upgrader ses capacités (jauge de vie et autres chapelets octroyant des capacités supplémentaires). Jamais l’expression « le jeu (et plus précisément la mort) en vaut-il la chandelle ? » n’a alors semblé plus approprié que dans le cas présent. Non content de faire souffrir le joueur, Sekiro fera également souffrir votre console, notre PS4 Pro soufflant comme un buffle pour afficher toute la magnificence de ses graphismes en HDR mais n’en souffre pas moins de quelques chutes de framerate et autres soucis de caméras. Et si, comme de coutume pour FromSoftware, aucun mode de difficulté n’est présent, il sera en revanche possible d’opter pour la version française, anglaise ou japonaise des dialogues (cette dernière étant fortement conseillée pour coller au plus près avec l’esprit du jeu). De toute évidence, le degré d’abnégation que requiert Sekiro n’aura nullement entravé son succès puisque dix jours seulement après sa sortie, 2 millions de sado-masos s’étaient déjà portés acquéreur de la dernière grande faucheuse de FromSoftware. De toute évidence, la mort sied à merveille au studio nippon.

 

Fight

Mortal Kombat 11 - PlayStation 4Dans l’histoire des jeux dits de baston, il y a plusieurs grands noms : Street Fighter (qui a soufflé ses 30 bougies en 2017), Tekken et Soulcalibur qui ont vu le jour respectivement en 1994 et 1996. Et puis, au milieu de tout çà, il y a Mortal Kombat. Oui avec un « K » ! Non, ce n’est pas une faute d’orthographe. D’ailleurs, à plusieurs endroits au sein des différents menus du jeu (et dieu sait qu’il y a des options à foison dans ce nouvel opus), vous verrez les « c » volontairement remplacés par des « k ». Preuve réaffirmée, si besoin était, que cette saga au long cours ne s’est jamais prise au sérieux. Et si vous n’avez jamais mis les pieds dans cet univers dont la précédente itération remontait à Mortal Kombat X en 2015, pas de panique, tout a été prévu pour vous aider à maîtriser les arcanes du jeu, depuis les mouvements de base jusqu’aux combos les plus élaborés, sans oublier bien entendu les mythiques Fatalities. Et oui, il existe même une page Wikipédia pour ça ! C’est dire si ces mises à mort de vos adversaires font parties de la « légende » Mortal Kombat, toujours plus gores et totalement décomplexées avec des effets bien saignants renforcés par une option graphique HDR. Mais comme pour les trois autres sagas sus-citées, n’allez pas croire que le fait d’être en présence de jeux de bastons bas-du-front signifie pour autant qu’il suffit de bourriner comme un malade sur tous les boutons. Il s’agit certes là d’une approche parmi tant d’autres mais la vraie finalité du titre consistera bel et bien à maîtriser toutes les subtilités de chaque perso. Ce n’est donc pas un hasard si les tutoriels proposent également des approches « stratégiques » et par « combattant ». Il y a également un mode histoire mais d’une débilité à mourir de rires ; à faire passer le long-métrage de 1995 réalisé par un certain Paul W.S. Anderson pour un chef-d’œuvre de storytelling. En bonus, nous vous proposons d’ailleurs de (re)découvrir la bande-annonce de ce nanar en puissance avec notre Chri Chri national dans le rôle de Raiden ; long-métrage qui aura même droit à une suite deux ans plus tard. Il faut dire aussi qu’avec plus de $120M de dollars de recettes en salles pour le n°1 et plus de 950 000 entrées en France (non, ne riez-pas, on a les chiffres pour le prouver !), un n°2 n’avait rien de bien surprenant. D’ailleurs un nouveau film est prévu pour 2021. Espérons que nous aurons à nouveau droit en guise de musique de générique à cette mythique « chanson » dont on ne s’est toujours pas remis. Et pour tous ceux qui voudraient prolonger le plaisir, nous vous recommandons le honest trailer de la célèbre chaîne YouTube Screen Junkies.

 

Mad Max Fury Road

RAGE 2 - PlayStation 4Précisons d’entrée de jeu (hu hu !) que l’auteur de ces lignes n’a jamais joué (redite detected !) au premier Rage sorti en 2011 sur PC, PS3 et Xbox 360. Qu’à cela ne tienne, l’histoire de cette suite se suffit à elle-même. Ou plus précisément l’absence d’histoire puisqu’après un démarrage pour le moins explosif, le scénario part comme bien souvent en eau de boudin. Mais là n’est point la finalité de Rage 2, nouveau titre des suédois de Avalanche Studios à qui l’on doit la saga Just Cause ou encore le Mad Max sorti en 2015 pour coïncider avec la sortie dans salles du Mad Max Fury Road de George Miller. Les accointances avec l’univers du célèbre Road Warrior sont d’ailleurs plus que patentes puisqu’il y est en effet ici question de différentes zones constituant le Wasteland, soit des aires majoritairement désertiques dans un univers post-apo. Les deux piliers du jeu reposent ainsi d’une part sur les routes à sillonner à bord de votre bolide et d’autres part des affrontements en vue FPS, cette seconde facette du jeu étant le fruit du studio id Software à qui l’on doit la mythique saga Doom. Autant dire que question défouraillage et bidoche séchant au soleil, vous serez servis. Pour ne pas dire plus grâce à des « super-pouvoirs » conférés par des machins baptisés nanotrites (et oui, il y a des gens qui se réunissent autour d’une table pour trouver et valider des noms pareils !). Plutôt convaincant sur le plan technique (option HDR et choix possible entre VO et VF), Rage 2 n’est pas déplaisant même si l’ensemble se révèle assez vite répétitif : se rendre d’un point A à un point B puis nettoyer / fouiller la zone en vue de s’attirer les bonnes grâces des trois clans en présence sur la carte. À noter que sur notre version PS4 (testée en version 1.02), nous avons rencontré un méchant bug sonore au bout de 2/3 heures de jeu ayant entraîné l’annihilation quasi-totale de la bande-son et nous a obligé à relancer intégralement le jeu. Gageons que les petits pépins techniques de ce genre seront résolus par de futures patches.

 

Cars : Quatre Roues

F1 2019 - Xbox OneComme bien souvent, l’arrivée de ce test dans ces colonnes nécessitent de resituer quelque peu le contexte au préalable. Jusqu’à la première moitié des 90s, l’auteur de ces lignes était un fan de F1, du genre à ne jamais rater la moindre course diffusée à l’époque en clair sur TF1, allant même jusqu’à se lever à 4h00 du mat le dimanche pour suivre en direct les courses à l’autre bout de la planète tels que le Grand Prix d’Adélaïde en Australie ou encore le mythique Grand Prix de Suzuka au Japon (circuit également présent dans la franchise Gran Turismo). Passionné au point également de connaître les écuries, les pilotes et les tracés de tous les circuits par cœur. Bref, un véritable fondu de F1. Mais tout ça, c’était avant le drame comme le dit si bien un certain Franck Dubosc. Un drame survenu le 1er mai 1994 lorsque Ayrton Senna trouva la mort en pleine course sur le circuit d’Imola en Italie. Un monde venait de s’écrouler pour l’auteur de ces lignes qui ne jurait alors que par cet athlète accompli (15km de course à pied tous les jours, muscu, etc.), pilote émérite sur la piste et accessoirement en couple à la ville avec la ravissante actrice / mannequin brésilienne Adriane Galisteu. Bref, le profil parfait pour un ado en pleine puberté en quête d’idole. C’est donc peu dire que la disparition du triple champion du monde fut un coup rude et que l’auteur de ces lignes tira alors rapidement un trait sur le monde de la Formule 1. Jusqu’en 2010 où sortit un excellent documentaire sobrement intitulé Senna (2010) qui retraçait la carrière du bonhomme et notamment sa rivalité légendaire avec celui que tout le monde connaît sous le surnom du Professeur (aucun rapport avec le Professeur des X-Men). Retour dans le présent avec la sortie de F1 2019, nième itération annuelle de la célèbre franchise vidéoludique depuis que Codemasters s’est assuré les droits exclusifs de la F1 en 2008. Et dans cette cuvée 2019 se trouve une édition dite « Légendes » (cf. l’illustration de ce petit nodule) qui retrace précisément l’affrontement sur la piste entre les deux hommes. Il n’en fallait pas davantage pour attiser la curiosité et accessoirement raviver la flamme de l’ex-passionné de F1 qui sommeillait depuis 25 piges à l’écart des paddocks. À croire d’ailleurs que l’éditeur a lu dans mes pensées puisque c’est précisément un code pour débloquer ladite édition qui fût envoyé à la rédac. Que dire sinon que, même si vous n’avez jamais posé vos fesses dans le siège baquet (pixélisé) de cette licence, vous allez très vite trouver vos marques après vous être concocté votre propre avatar. D’autant plus que les options de jeu en ligne et en solo font florès. La meilleure façon d’aborder ce F1 2019 consiste encore à se lancer dans le mode carrière qui, après un court passage par la Formule 2 où vos choix de comportement sur la piste (se la jouer perso ou bien avoir l’esprit d’équipe) influera sur la perception de votre future écurie sitôt plonger dans le grand bain de la F1. Non content de proposer moult réglages de votre bolide, le studio britannique s’est vraiment surpassé sur le plan technique avec des graphismes de très haute volée, rehaussés par le mode HDR qui va bien, mais aussi et surtout une incroyable sensation de vitesse et de pilotage manette en mains. On n’ose imaginer ce qu’il en serait avec un volant en bonne et due forme tels que ceux proposés par Thrustmaster dont certains modèles coûtent plus chers que la XBox One X sur laquelle nous avons pu tester le jeu. Dans tous les cas, nous ne saurions que très chaudement recommander ce F1 2019 à tous les amateurs passés et présents de Formule 1.

 

La peste ne l’emportera pas

A Plague Tale : Innocence - PlayStation 4Attention, petit joyau vidéoludique en approche en cette première moitié d’année 2019. Une petite perle de surcroît made in France (cocorico !) que l’on doit au studio bordelais Asobo. Sur le papier, tout démarre plutôt tranquillement en cette belle journée ensoleillée où vous incarnez Amicia De Rune, fille d’un petit seigneur local, en pleine partie de chasse au sanglier en compagnie de son papounet chéri et de son chien-chien. Jusqu’à ce que le fidèle compagnon à quatre pattes ne se fasse écharper sous vos yeux par une colonie de rats. Quelques minutes plus tard, à peine remise de ces émotions et alors qu’elle arpente la cossue demeure familiale, des soldats de l’inquisition débarquent et transpercent son paternel qui se dressait sur leurs chemins. Sa mère ne tardera à subir le même sort alors que vous preniez la fuite en sa compagnie ainsi que celle de Hugo, son frère cadet qui souffre d’un mal bien étrange. Voilà dès lors les deux orphelins livrés à eux-mêmes dans ce Royaume de France plongé en pleine Guerre de Cent Ans et alors que la peste noire commence à faire des ravages, propagée à vitesse grand V par les rats. Voilà pour l’ambiance au bout d’une petite heure de jeu seulement. Autant dire un contexte historique des plus sinistre et une entrée en matière peu réjouissante. Pour survivre dans cette France en proie à la maladie, à la guerre et à l’inquisition, les deux gamins devront faire preuve d’une grande prudence tout au long d’un périple en forme de road movie « initiatique » et qui ne sera pas sans rappeler les plus grandes œuvres du jeu vidéo de ces dernières années tel que le duo Joël – Ellie dans The Last of Us ou encore Kratos – Atreus dans God of War. Et le réalisateur de ce dernier, Cory Balrog, d’en avoir d’ailleurs vanté les qualités à la découverte de cette vidéo de gameplay. Car rendons à César ce qui appartient à César : A Plague Tale : Innocence est d’une beauté vraiment époustouflante. Le soin apporté aux décors et aux personnages jusqu’aux moindres détails nous en ferait presque regretter de ne pas pouvoir nous y attarder plus longuement pour les contempler lors de certains passages (comme par exemple cette fuite dans les jardins puis en pleine forêt lors de la scène d’ouverture). Le jeu a beau ne pas proposer d’option HDR, le travail abattu sur les graphismes et les éclairages n’en forcent pas moins le respect. Et pour compléter comme il se doit ce travail d’orfèvre visuel, le jeu se pare également d’une ambiance sonore tout aussi réussie, aussi bien au niveau des bruitages, des musiques qui accompagnent magistralement chaque phase de gameplay, mais aussi et surtout des dialogues, d’une qualité vraiment remarquable aussi bien en VO qu’en VF. Pour coller au mieux au contexte historique du jeu, nous avons d’ailleurs exceptionnellement parcouru une grande majorité de celui-ci en français. Mais cet emballage formel ne serait que poudre aux yeux si A Plague Tale : Innocence ne nous racontait pas une histoire qui tienne la route. Et en la matière, les frenchies de Asobo se sont vraiment surpassés en nous faisant passer par toutes les émotions possibles et imaginables. À commencer par l’effroi à chacune de vos rencontres avec une colonie grouillante de rats où votre seul salut consistera en une torche pour les éloigner sans quoi vous y passez corps et bien. Nous sommes bien loin des gentils rongeurs de Ratatouille puisqu’ici le dîner, c’est vous ! Vous et votre jeune frère avec lequel Amicia va nouer des liens de plus en plus forts. C’est là d’ailleurs le deuxième effet kiss cool de l’aventure à savoir cette formidable capacité du jeu à vous déchirer le cœur au fil des échanges entre frère et sœur, mais aussi des autres rencontres faites en chemin, chaque personnage secondaire ayant généralement droit à un minimum de caractérisation particulièrement bien senti. Alors certes, on pourra toujours trouver à redire sur la progression, un peu trop facile et linéaire mais au regard de l’excellent dosage entre gameplay et narration que nous propose cette aventure en duo, ces quelques réserves s’effaceront bien vite. In fine, A Plague Tale : Innocence est bel et bien à l’image de son titre : une œuvre vidéoludique somptueuse qui nous conte une histoire bicéphale, tantôt terrifiante (la peste), tantôt déchirante (la perte de l’innocence enfantine) et donc constamment captivante.

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