Archives par mot-clé : Arnaud Desplechin

Cannes 2022 : L’officielle et Un certain regard

Cannes 2022 aura t-il droit à un retour à la normale ? Plus ou moins, en tout cas on l’espère. Après une année blanche en 2020 et une édition décalée en juillet en 2021, le festival est de retour en mai et entièrement en présentiel. Surtout, le nombre d’accrédités devrait être pratiquement similaire à la période pré-covid avec déjà plus de 35 000 professionnels enregistrés contre 40 000 en 2019 (et 20 000 l’année passée). Seuls les ressortissants de certains pays toujours confinés, à l’image de la Chine, risquent d’avoir quelques difficultés pour se déplacer jusque sur la Croisette. Les partenaires évoluent également avec la disparition de Canal + et l’arrivée de France Télévision, Brut ou Tiktok à la place. Le regard sur les médias évolue, mais pas vraiment à travers la sélection qui peine à se renouveler ou à intégrer les nouvelles images. Continuer la lecture de Cannes 2022 : L’officielle et Un certain regard

Fiche film : Tromperie (2021)

Tromperie est adapté du roman au titre éponyme de Philip Roth publié pour la première fois en 1990 (sorti en 1994 en France). Arnaud Desplechin l’a d’abord lu en français, puis en anglais. Le cinéaste l’avait offert à ses collaboratrices en préparation de Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) qu’il réalise en 1995. En 2012, il s’est servi de ce texte pour un des bonus du DVD Collector de Rois et Reine (2004), où il jouait la scène finale avec Emmanuelle Devos.

Tromperie a été présenté en séance spéciale sous le label Cannes Première au Festival de Cannes 2021. Arnaud Desplechin est un réalisateur on ne peut plus habitué à la croisette puisque la plupart de ses films y ont été sélectionnés.

Fun facts : À la rédac de DC, Stéphane Argentin déteste poliment et respectueusement toute la filmo du cinéaste.

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Fiche film : Roubaix, une lumière

Tous les films de Arnaud Desplechin, ou presque, sont romanesques. Avec Roubaix, une lumière, le réalisateur a voulu faire un long métrage ancré dans le réel, reprenant un matériel brut : un fait divers qui s’est produit à Roubaix en 2002, dans lequel un couple de jeunes filles toxicomanes ont tué une personne âgée. Dans le documentaire Roubaix, commissariat central, datant de 2008, ces deux femmes avaient avoué ce crime…

Roubaix, une lumière a été présenté en compétition au Festival de Cannes 2019.

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Roubaix, une lumière – Les femmes d’à côté

On le sait, Arnaud Desplechin est natif de Roubaix et tout son cinéma ou presque l’a immanquablement ramené à cette ville. Le fait d’y consacrer un film était sans aucun doute une suite logique. Fallait juste trouver le bon sujet et le bon angle. Ils sont venus quand Desplechin a découvert le remarquable documentaire Roubaix, commissariat central de Mosco Levi Boucault diffusé en 2008 sur France 3 (mais tourné en 2001) dont il aurait été malin au passage d’en proposer un DVD ou la possibilité de le (re)voir en streaming ou en VOD. Un peu à la manière d’un Depardon, Boucault s’était en effet immergé pendant près de six mois dans le quotidien du commissariat de Roubaix filmant au plus près une humanité interlope mais qu’il ne prenait jamais de haut. Une décennie plus tard, Desplechin accouche donc d’un film qui se focalise sur une des affaires suivies à l’époque par la caméra de Boucault tout en donnant de l’épaisseur fictionnelle à quelques personnages esquissés dans le doc dont Daoud, le chef de la  police de la ville interprété ici par un Roschdy Zem une nouvelle fois impérial.

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Les Fantômes d’Ismaël (Version longue) – La vie des morts… Mais pas trop !

Avec Les Fantômes d’Ismaël, Arnaud Desplechin semble vouloir s’amuser avec sa garde rapprochée de fans tout en laissant sur le carreau les autres. Tout est normal me direz-vous sauf qu’ici la « violence » de la charge propulse le cinéaste en des cieux cinéphiliques dont peu vont s’en remettre. La faute à une introspection doublée d’une psychanalyse pas du tout de bon aloi que Desplechin s’amuse à exploser en un puzzle qu’il ne daigne même pas reconstituer, laissant son monteur et nous-mêmes donc s’en charger (ou non). Pourtant, tout le bestiaire du cinéaste le plus accomplit et adoubé de sa génération est bien là. Entre hommage au film d’espionnage et écriture façon Nouvelle Vague dont il est l’un des derniers dépositaires.

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