Archives par mot-clé : François Civil

Fiche film : Bac Nord (2020)

Bac Nord est inspiré d’une véritable affaire de corruption au sein des forces de l’ordre à Marseille. En 2012, dix-huit membres de la brigade anti-criminalité de la ville ont été déférés en correctionnelle pour trafic de drogue et racket.

Cédric Jimenez n’a pas eu de mal à gagner la confiance des véritables policiers au cœur du scandale de 2012, lesquels ont alors pu accompagner l’équipe technique et les acteurs tout au long de la conception de Bac Nord. « Quand le procureur a abandonné les charges principales, il n’y a pas eu un mot dans les médias alors que leur arrestation avait fait la une pendant plusieurs jours. Du coup, ils étaient heureux d’être écoutés et de raconter comment ils en étaient arrivés là. Ils ont fait des conneries, c’est indiscutable, mais l’ampleur médiatique que ça a pris était disproportionnée », se souvient le cinéaste.

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Bac Nord – French ripoux

Y a des films comme ça qui s’inscrivent immédiatement dans la durée. Pas uniquement parce que Bac Nord prend pour toile de fond une histoire vraie qui s’est déroulée à l’orée des années 2010 à la conclusion judiciaire toujours en suspens à l’heure où nous bafouillons ces lignes, mais surtout parce que d’une actualité traitée pendant quelques jours dans les médias et oubliée du plus grand nombre depuis, la voici précipitée dans un genre de cinéma propre à lui insuffler une patine atemporelle instantanée. Au-delà, il y a aussi la patte d’un réal que l’on n’attendait pas/plus à ces hauteurs de maîtrise formelle et thématique portée de surcroît par un scénario, qu’il a par ailleurs coécrit, particulièrement couillu et d’une incontestable efficacité.

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Fiche film : Le Chant du loup

Dans Le Chant du loup, François Civil incarne Chanteraide, oreille d’or. Ce surnom est donné aux personnels sous-mariniers spécialisés dans l’analyse acoustique. Experts en guerre acoustique, ils partent pour des missions de quelques jours à plusieurs mois, essentiellement sur les sous-marins nucléaires. Intégrés aux équipes de combat, ils remplissent en outre le rôle de conseiller du commandant en matière de classification et de discrétion acoustique. Leur rôle est crucial, car rappelons-le, un sous-marin ne dispose d’aucun hublot, il se dirige et identifie les menaces, comme les cibles, uniquement au son. Le nombre d’oreilles d’or en service est secret défense et ne peut être divulgué.

Le Chant du loup est le premier long-métrage mis en scène par Antonin Baudry, scénariste de Quai d’Orsay de Bertrand Tavernier. Le metteur en scène est un ancien diplomate sous le gouvernement mené par Dominique De Villepin. Après cette première carrière politique, Baudry, passionné de cinéma, est allé voir le producteur Jérôme Seydoux pour lui proposer cette histoire : « Je lui ai raconté ce que je voulais faire. Je lui ai décrit les images, l’histoire, les personnages, les sons. Il m‘a écouté attentivement, sans rien dire. C’était un moment très fort. À la fin il a plissé les yeux, je le voyais réfléchir. Il m’a demandé d’écrire le scénario. C’était parti. »
Dans le jargon des sous-mariniers, le chant du loup désigne le bruit d’un sonar qui plonge et repère la position de votre sous-marin. Quand l’oreille d’or détecte ce son, c’est le début de la fin.

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Ce qui nous lie : Un air de famille

La trilogie des aventures de Xavier Rousseau devenant (enfin) de l’histoire ancienne, Cédric Klapisch pouvait s’atteler à autre chose. Car il faut bien l’avouer, entre L’Auberge espagnole, Les Poupées russes et Casse-tête chinois, on cherche encore l’inspiration détonante. De celle qui permettait de dire que le bonhomme pouvait passer de l’un à l’autre sans coup férir. D’autant que si L’Auberge espagnole a marqué de son empreinte, les deux autres films se diluent plus dans une filmo rattrapée par les convenances alors même que Casse-tête chinois, son dernier long métrage en date, constituait plutôt le haut du panier. On se souvient d’ailleurs encore de la très belle séquence entre le père (Benoît Jacquot) venu visiter son fils (Romain Duris) dans ce New-York devenu le temps de quelques scènes, le réceptacle d’une filiation certes fragile mais bien réelle. Le spectacle « de générations qui ne se comprennent pas toujours mais dont les liens inébranlables et profonds permettent d’envisager l’avenir d’une manière enfin plus sereine. » Ce qui nous lie reprend en fait cette incursion alors embryonnaire pour en faire ce film totalement dédié à la transmission mais aussi à la terre.

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