Archives par mot-clé : Hirokazu Kore-eda

Fiche film : L’Innocence (2023)

L’Innocence a été proposé au cinéaste Hirokazu Kore-eda au moment même où il avait le sentiment qu’il ne parvenait plus à écrire ses propres scénarios et personnages. « Sakamoto [scénariste du film] a imaginé plusieurs personnages que je n’aurais pas pu inventer. J’ai donc été très heureux lorsqu’on m’a sollicité avec ce projet. »

L’Innocence a obtenu le Prix du Scénario ainsi que la Queer Palm au Festival de Cannes 2023. Hirokazu Kore-eda est un habitué de la croisette puisque plusieurs de ses films y ont été présentés ou primés. C’est le cas de Nobody Knows (Prix d’interprétation masculine pour Yûya Yagira en 2004), Tel père, tel fils (Prix du jury et mention spéciale du Prix du jury œcuménique en 2013) et Une affaire de famille (Palme d’or en 2018).

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Cannes 2022 : L’officielle et Un certain regard

Cannes 2022 aura t-il droit à un retour à la normale ? Plus ou moins, en tout cas on l’espère. Après une année blanche en 2020 et une édition décalée en juillet en 2021, le festival est de retour en mai et entièrement en présentiel. Surtout, le nombre d’accrédités devrait être pratiquement similaire à la période pré-covid avec déjà plus de 35 000 professionnels enregistrés contre 40 000 en 2019 (et 20 000 l’année passée). Seuls les ressortissants de certains pays toujours confinés, à l’image de la Chine, risquent d’avoir quelques difficultés pour se déplacer jusque sur la Croisette. Les partenaires évoluent également avec la disparition de Canal + et l’arrivée de France Télévision, Brut ou Tiktok à la place. Le regard sur les médias évolue, mais pas vraiment à travers la sélection qui peine à se renouveler ou à intégrer les nouvelles images. Continuer la lecture de Cannes 2022 : L’officielle et Un certain regard

Fiche film : Une affaire de famille

Kore-eda s’est lancé dans ce projet parce qu’il avait entendu parler de familles touchant illégalement la pension de retraite de leurs parents qui étaient morts depuis longtemps. Il précise ainsi que « Depuis le tremblement de terre de 2011, je m’interroge sur ceux qui répètent sans cesse que les liens familiaux sont importants. Et j’ai donc eu envie d’explorer la nature de ces rapports en m’intéressant à une famille liée par des délits. »

Après avoir remporté le Prix du Jury sur la Croisette en 2013 pour Tel père, tel fils, Kore-eda est reparti avec la Palme d’Or, pour Une affaire de famille, 5 ans plus tard.

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Cannes 2018 – Jour 11 et final : Si Godard avait su…

Cannes 2018 se termine et un dernier passage par la compétition viendra clore cette série d’articles. Avant cela, on ne peut que dire tout le bien que l’on pense des quatre courts-métrages d’animation que l’on a pu découvrir en sélection officielle, à La Quinzaine des réalisateurs et enfin à La Semaine de la critique. Côté prise de vues directes, impossible de savoir si on se souviendra encore des heureux élus dans un mois mais les films animés rafleront probablement la plupart les prix des plus prestigieux festivals à venir.

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Fiche film : Après la tempête

Kore-eda a eu l’idée de Après la tempête en 2001, après la mort de son père. Sa mère a dû alors vivre toute seule dans une cité HLM : « Lorsque je suis allé la voir pendant les vacances du Nouvel an, j’ai pensé que j’aimerais filmer un jour une histoire sur cet ensemble de résidences. La première chose qui me vint à l’esprit était une scène de déambulation à travers l’ensemble des bâtiments avec à leur pied l’herbe devenue très belle au lendemain du typhon. J’avais des souvenirs de mon enfance, sur le chemin de l’école, lorsque je ramassais des branches d’arbre tombées sur le sol. Je me souviens de la beauté de la résidence après l’orage. À partir de là, en me concentrant sur les évènements qui se sont déroulés pendant la nuit du typhon, l’histoire d’une famille commença à prendre forme ».

Le tournage a eu lieu à l’Asahigaoka Housing Complex de Kiyose de Tokyo où le réalisateur Kore-eda a vécu de l’âge de 9 à 28 ans. Les résidents qui l’avaient connu venaient sur le plateau pour voir ce qui se passait et le féliciter pour ce qu’ils considéraient comme un retour triomphant.

Le titre du film au Japon est Umi yori mo Mada Fukaku ce qui veut dire Plus profond que la mer. Ce titre vient des paroles de la chanson Wakare no Yokan (1987) de Teresa Teng, qui était connue en tant que « diva de l’Asie » et jouissait d’une grande popularité au Japon.

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