Archives par mot-clé : Mikhaël Hers

Fiche film : Les Passagers de la nuit (2022)

Après Amanda, très ancré dans l’époque contemporaine, Mikhaël Hers a choisi de situer Les Passagers de la nuit dans les années 1980, une décennie qu’il affectionne particulièrement : « Dans les années 80, j’étais enfant, et heureux de l’être, mais j’ai toujours eu le fantasme d’être ado ou jeune adulte dans ces années-là, de cette atmosphère dont les œuvres artistiques étaient les dépositaires, notamment en matière musicale (…) J’aurai toujours le regret de ne pas avoir vraiment connu cette scène-là en direct, de l’avoir découverte au moment où elle était en train de disparaître. Faire ce film me permettait de reparcourir ces années à l’âge que j’aurais aimé avoir à l’époque. »

Continuer la lecture de Fiche film : Les Passagers de la nuit (2022)

Les Passagers de la nuit – Ce sentiment de l’éternité

Ce qui frappe dès les premières images est la sensualité à nul autre pareil du cinéma de Mikhaël Hers. Une sensualité immédiatement palpable à tel point qu’elle embrase littéralement l’écran lui octroyant une vitalité formelle incroyable. Pour caricaturer c’est un peu comme si Rohmer et sa façon de raconter la comédie humaine tout en apesanteur rencontrait Agnès Varda qui elle ne jurait sur le sujet que par un existentialisme organique. Et encore on serait loin du compte tant Les Passagers de la nuit synthétise un idéal inédit de mise en scène et de représentation humaniste qui s’affermit de film en film. Du genre à d’abord vous laisser sans voix, puis à vous assécher le canal lacrymal pour finir par vous mettre littéralement sur le flanc entre tristesse infinie et bonheur indéfectible.

Continuer la lecture de Les Passagers de la nuit – Ce sentiment de l’éternité

Amanda – Ce sentiment du deuil

Amanda ne semble s’inscrire dans aucun des courants du cinéma français actuel. Si tant est qu’il en existe d’ailleurs. Mais si l’on devait absolument « caser » le troisième long de Mikhaël Hers, disons qu’on pourrait lui trouver des accointances avec ce que fait de son côté Mia Hansen-Løve. Quelque chose qui s’apparenterait à un cinéma de l’humain plongé dans les affres de la vie et surtout de la mort. Oui car Mikhaël Hers semble être particulièrement attiré par le traitement du deuil ou comment gérer la mort quand celle-ci ne prend pas la peine de s’annoncer. Dans, Ce sentiment de l’été, son précédent long, elle rapprochait finalement des existences disparates. Dans Amanda, elle va unir un homme et une enfant tout le long d’un film bouleversant de pudeur rohmérienne.

Continuer la lecture de Amanda – Ce sentiment du deuil