Archives par mot-clé : StudioCanal

Fiche film : Le Retour du héros

« Patrice Leconte me disait récemment qu’un journaliste lui avait demandé pourquoi plus personne ne faisait de films comme Ridicule, qui a aujourd’hui 20 ans. Je suis d’accord avec ce constat, et c’était sans doute une des raisons pour lesquelles je voulais faire ce film : parce que plus personne n’en fait, et qu’en tant que spectateur, ça me manque. Clouzot (le cinéaste, pas l’inspecteur), disait du réalisateur qu’il est le premier spectateur de son film. Et je pense que ma motivation profonde, quand je m’attaque à un projet, est de faire le film que j’aimerais voir mais que je ne trouve pas au cinéma. Les films en costumes, et surtout les comédies d’aventure, comme celles de Rappeneau ou de De Broca, ont fait le bonheur de générations entières de spectateurs, et ont contribué à mon envie de faire du cinéma. Je ne comprends pas pourquoi elles ont disparu des écrans. Ce qui est sûr, c’est que nous avons eu beaucoup de mal à monter Le Retour du héros. Quand nous sommes allés voir les chaînes de télévision et les financiers, ils nous disaient que le public ne voulait plus voir ce genre de films. C’est un constat qui me laisse sceptique, même si je vois bien que le paysage cinématographique français actuel est surtout rempli de comédies sur des sujets de société très contemporains, avec une approche très réaliste, très terre-à-terre, dans lesquelles l’aspect visuel est généralement relégué au second plan. C’est comme si, au nom d’un supposé modernisme, on ne pouvait parler de problématiques contemporaines qu’en montrant le quotidien. Comme si on pensait que le spectateur n’était pas capable, ou n’avait pas envie, de prendre de la distance avec la réalité. Est-ce vraiment le reflet du goût du public, ou une décision financière (parce que les films en costumes coûtent cher) ? Je ne sais pas. Moi, en tout cas, je suis plutôt défenseur d’un certain classicisme, sur la forme en tout cas, et donc d’une certaine élégance visuelle, ce qui n’empêche pas d’être moderne sur le fond » – Laurent Tirard, réalisateur

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Fiche film : Gold (2016)

 « Mon père a investi dans une mine de diamants en Équateur. Or, il n’y a pas de diamants en Équateur ! Il s’est rendu sur place avec sa machette et il s’est frayé un chemin à travers la jungle. On aimait bien dire à papa que dès qu’il y avait un plan pourri à l’horizon, il voulait tenter sa chance ! Mais il préférait s’embarquer dans un plan pourri, travailler avec des gens rigolos et vivre une véritable aventure que de s’engager dans un projet réglo et s’ennuyer avec une bande de coincés. Du coup, j’ai retrouvé pas mal de Kenny Wells dans ma perception de mon père » – Matthew McConaughey à propos de son implication dans Gold

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Fiche film : Mal de pierres

« Si j’ai aimé cette histoire, c’est qu’elle résonne aussi avec ma vie. Elle représente ce qu’est pour moi l’imaginaire, sa puissance et sa force de réparation. Ce que vit Gabrielle, je l’ai ressenti comme nous tous. C’est une force qui fait partie de nous, qui est universelle, qui rend la vie plus grande que la vie, qui nous attire vers le merveilleux, vers l’inconnu » – Nicole Garcia à propos de Mal de pierres Continuer la lecture de Fiche film : Mal de pierres

Escape From New York en Blu-ray chez Scream Factory

À première vue, il est normal que vienne des États-Unis la meilleure édition Blu-ray en date du cultissime New-York 1997. À première vue seulement car si le film de Carpenter est bien une production yankee, il fait partie depuis longtemps du catalogue Studio Canal qui en ventile les droits d’exploitation pour le monde entier. Ce qui donne la situation suivante : Shout Factory, un label indépendant américain, acquiert auprès de MGM détenteur de la licence d’exploitation vidéos et TV outre-atlantique, la possibilité d’éditer un Blu-ray aux efforts en tous points remarquables alors que nous n’avons droit en France qu’à une édition Blu-ray en tous points ignobles.

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Big Eyes : Un Burton à la vue basse

Si l’on comprend très vite ce qui a bien pu motiver Tim Burton à s’intéresser à cette histoire de tableaux aux grands yeux en forme de biopic (le deuxième de sa filmo après Ed Wood), on reste un peu dubitatif quant à son traitement d’une linéarité et d’une platitude très éloignée des canons de mise en scène du réalisateur d’Edward aux mains d’argent. Pourtant, Big Eyes adopte les mêmes obsessions narratives vues dans quasiment tous ses films comme la mise en lumière d’un personnage « hors norme » manipulé par son entourage direct ou indirect (la société) dans le seul but de le faire plier, lui sucer la moelle puis de l’annihiler.

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